Les bailleurs ont les mains liées. Aucun propriétaire de maison ne peut se soustraire au décret fixant les prix du loyer. Cette disposition a été rappelée par le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN), Momar Ndao au cours d’un entretien accordé à Seneweb. Il a balayé d’un revers de la main l’argument selon lequel, la cherté du loyer est la conséquence logique du renchérissement des matériaux de construction.
Comment appréciez-vous cette décision du chef de l'Etat qui consiste à faire baisser le prix du loyer ?
Je suis très heureux de la décision de l'Etat car le loyer occupe une position centrale dans le besoin des ménages. Donc on ne peut qu'apprécier cette décision qui va soulager un peu les ménages.
Cette décision de faire baisser le loyer a été prise en 2014 par le Chef de l'Etat mais elle avait connu un échec. Les bailleurs ont fait la sourde oreille. L'Etat revient à la charge. Pensez-vous qu’il va réussir cette fois-ci ?
En 2014, l'Etat avait pris l'engagement de faire baisser le prix du loyer. Même si les bailleurs avaient fait la sourde oreille, les locataires appliquaient bien la loi. Malheureusement, il y a eu un certain nombre de difficultés et ça n'a pas marché. Mais cette fois-ci, nous sommes très optimistes et nous nous attendons à une réussite parce que l'Etat a appris un peu des leçons du passé ce qui fait que cette fois-ci va être la bonne.
“Le coût des matériaux de construction est effectivement revu un peu à la hausse avec les mesures sur le fer à béton. Mais c'est une mauvaise argumentation donnée par certains bailleurs”
Avec le coût élevé des matériaux de construction, pensez-vous que les bailleurs vont se plier à cette exigence de l'Etat?
Le coût des matériaux de construction est effectivement revu un peu à la hausse avec les mesures sur le fer à béton. Mais c'est une mauvaise argumentation donnée par certains bailleurs. En effet, l'augmentation de tous les coûts subis par le bailleur n'est pas en corrélation avec l'augmentation répercutée aux locataires. La deuxième chose, c'est que l'étude de l'ANSD (Agence nationale de la statistique et de la démographie) avait démontré que 52,5% des bailleurs sont des personnes qui ont reçu leur maison par legs, c'est-à-dire ils n'ont pas construit la maison et 2,5% sont des personnes qui les ont reçues en donation. Donc au total, 55% des bailleurs ne peuvent pas invoquer la cherté des matériaux de construction pour justifier le prix du loyer.
“Ce n'est pas le bailleur qui définit le loyer en dehors des dispositions prévues par les textes”
Si les bailleurs refusent encore de se plier à la directive présidentielle, qu'allez-vous faire ?
Il est important de noter que les bailleurs sont aussi des commerçants qui proposent des services aux consommateurs qui sont les locataires. Ils oublient toujours leur statut de commerçant. Ils sont des commerçants et en tant que commerçants, ils doivent respecter les dispositions prévues en la matière et tous les textes sur le loyer disent que le prix du loyer est fixé par décret. Donc, ce n'est pas le bailleur qui définit le loyer en dehors des dispositions prévues par les textes. Ils n'ont pas à accepter ou à refuser, c'est la loi qui dit comment le prix du loyer est fixé. Ils n'ont qu'à se soumettre à la loi.
“Pour rendre effective cette loi sur la baisse du loyer, d'abord il faut que les locataires nous facilitent un peu la tâche. C'est à eux d'appliquer la baisse en enlevant directement les montants réduits du loyer”
Comment comptez-vous faire justement pour l'application effective de cette loi sur la baisse du loyer ?
Pour rendre effective cette loi sur la baisse du loyer, d'abord il faut que les locataires nous facilitent un peu la tâche. C'est à eux d'appliquer la baisse en enlevant directement les montants réduits du loyer. En dehors de ça aussi cette fois-ci l'Ascosen a proposé à l'Etat de mettre sur pied une Commission nationale de régulation du loyer qui sera un organisme d'Etat dédié au traitement de tout ce qui a trait au loyer à l'immobilier, entre autres. Ce qui fait que ce manque de suivi observé sur la loi de 2014 sera compensé cette fois-ci par la mise œuvre de cette commission.
“Les bailleurs récalcitrants risquent des peines d'emprisonnement allant jusqu'à trois mois et une amende d'un million cinq cent mille francs”
Que risquent les bailleurs récalcitrants ?
Pour ce qui concerne les bailleurs récalcitrants, ils risquent des peines d'emprisonnement allant jusqu'à trois mois suivis d'une amende d'un million cinq cent mille francs (1 500 000F CFA). Cela veut dire qu'aujourd'hui aucun bailleur ne peut refuser d'appliquer les décisions de fixation des prix du loyer parce que c'est la loi qui a prévu tout ça et qui réprime sévèrement les bailleurs récalcitrants.
J'invite vivement les bailleurs à se conformer à la loi sur la baisse. Je lance un appel également aux locataires d'appliquer la loi sur la baisse du loyer en enlevant les montants réduits et de nous saisir en cas de problème avec les bailleurs. Nous sommes là pour les consommateurs.
17 Commentaires
Nude Macky
En Novembre, 2022 (11:50 AM)Dialllo
En Novembre, 2022 (21:55 PM)On doit encore baisser pour eux. Forcement il faut régler certains détails de cette ème baisse. Ceux qui ont recours aux surfaces Corrigées doivent ils baisser. Des gens comme ndao saisissent toutes les occasions pour se faire de la pub.
Un Dakarois
En Novembre, 2022 (12:05 PM)Si L'état Construit Pas
En Novembre, 2022 (13:37 PM)Thiouks
En Novembre, 2022 (12:37 PM)Fainéant
En Novembre, 2022 (12:40 PM)Aveuglette
En Novembre, 2022 (12:53 PM)Reclam
En Novembre, 2022 (13:03 PM)loyer annuel pour la taxe d'ordures ménagères (TOM) . Il y avait des bailleurs qui avaient appliqué la baisse de 2014 et doivent appliquer une nouvelle baisse.
D'autre part , il faut quantifier le sac des aliments de bétail et de volaille. Pour le poulet , il faut donner le prix du kilo et non le poulet vif.
Opinion
En Novembre, 2022 (13:11 PM)Récession
En Novembre, 2022 (13:18 PM)S Gueye
En Novembre, 2022 (13:32 PM)Deugdeug
En Novembre, 2022 (18:48 PM)Participer à la Discussion