Le Groupement des armateurs et industriels de pêche au Sénégal (Gaipes) n’apprécie pas la mesure adoptée par le ministre Ali Haïdar concernant les pêches entre le Sénégal et l’Union Européenne. Interpellée par le journal L’As, la vice-présidente du Gaipes Fatou Niang, s’étrangle de rage. « Le Gaipes n’a pas été associé à ces négociations et c’est une première au Sénégal. Aucun professionnel de la pêche industrielle ni de la pêche artisanale n’a été associé à la signature de ces accords… On ne comprend pas qu’on donne des autorisations pour pêcher des merlus alors que des entreprises sénégalaises ont demandé des licences que le ministre a refusées de nous accorder », dénonce-t-elle.
En plus du refus d’octroyer des licences à des entreprises sénégalaises, Fatou Niang pense que la contrepartie financière est insignifiante. Selon elle, les entreprises locales versent, à travers leurs impôts et taxes, l’équivalent de cette somme. « Il y avait déjà une dizaine de bateaux canneurs qui pêchaient dans nos eaux à travers un protocole… Maintenant, en plus de ces canneurs, on autorise plus de vingt autres senneurs alors qu’on refuse de donner de nouvelles licences de thon aux entreprises sénégalaises. C’est une aberration. Un amateurisme avéré », s’indigne-t-elle.
Et de tonner à nouveau, « On en a marre qu’on confie ce secteur à des gens qui n’ont aucune connaissance et aucune vision des réalités socio-économiques de notre secteur. Gérer la pêche, ce n’est pas gérer un aquarium ou un lieu de plongée sous-marine ». Le Gaipes va adopter une position commune pour dénoncer cette décision. « Ces accords sont dangereux car ils vont engager le Sénégal pendant cinq ans, … Pour des miettes ! ». Source : L’As
8 Commentaires
Pêcheurs
En Mai, 2014 (11:26 AM)n a besoin fau encourager le ministre c mieux que de critiquer
Atypico
En Mai, 2014 (11:27 AM)Aprapam
En Mai, 2014 (12:04 PM)Par rapport aux priorités que nous avions établies dans notre mémorandum de Novembre 2013, nous voulons faire les premières observations suivantes :
1. Transparence et participation des parties prenantes
Il s’agit pour nous du principal échec de la négociation de cet accord. Les professionnels de la pêche artisanale n’ont pas été consultés ni admis à la table des négociations en tant qu’observateurs.
Nous nous étonnons dès lors qu’en l’absence d’une quelconque consultation avec le secteur de la pêche artisanale, il ait déjà été décidé que l’appui à notre secteur venant de l’accord de pêche aille en priorité aux aires marines protégées et à la protection des mangroves.
Ces deux domaines, bien que participant à l’amélioration de la biodiversité et la protection de l’écosystème relèvent au premier chef de la responsabilité du département en charge de l’environnement et de la protection de la nature.
D’autres priorités existent pour les professionnels, hommes et femmes du secteur, notamment en termes de lutte contre la pêche illicite, – qui est pourtant mise en avant par les deux parties comme un des objectifs de l’accord. Il s’agit en l’occurrence de prendre des mesures pour:
éradiquer l’utilisation des filets mono filaments en nylon
vulgariser Code de la pêche du Sénégal afin d’asseoir un cadre règlementaire qui garantit une pêche durable.
renforcer la dotation du Fonds de Financement de la Pêche Artisanale et améliorer son mode de fonctionnement.
Tout ce qui précède est contenu dans les conclusions et recommandations du Conseil Interministériel sur la Pêche tenu le 18 Juin 2013.
L’administration étant une continuité, nous estimons qu’il faut se référer à ce document pour l’identification et le choix des actions prioritaires à mettre en œuvre avec le soutien financier octroyé dans le cadre du présent Accord de Pêche.
Dès lors,
- Nous demandons toute la transparence sur la façon dont ces priorités ont été décidées.
- Nous demandons d’être consultés sur la façon dont l’appui sectoriel provenant de cet accord sera alloué et géré au bénéfice du secteur.
- L’accord note aussi que l’appui sectoriel pourra être lié avec un appui au niveau du Fond européen de développement (FED). C’est en soi une bonne chose, mais cela doit se faire dans la plus grande transparence. Nous demandons de participer, en tant qu’observateurs, aux réunions de commission mixte qui discutera de l’état de mise en œuvre de l’accord et les liens éventuels avec le FED.
2. Accès aux ressources
Nous nous félicitons qu’aucun accès n’ait été négocié pour les petits pélagiques, alors que des bateaux européens pêchent ces ressources dans la région, ce qui a déjà un impact sur notre accès à ces ressources, vu que ce sont des ressources partagées. Le protocole dit que le Sénégal s’engage à ‘ne pas accorder de conditions plus favorables aux autres flottes de pêche étrangères’. Cela confirme pour nous que le Sénégal ne donnera plus de licences aux flottes étrangères pour pêcher les petits pélagiques.
Lors des négociations, nous nous sommes inquiétés de l’accès proposé pour le merlu. Nous désapprouvons le fait qu’une ouverture à cette pêcherie ait été introduite dans le protocole : deux chalutiers espagnols pêcheront le merlu, avec des captures accessoires de céphalopodes et de démersaux, pendant la première année de l’accord. Cet accès pourra être revu après la première année suite à la rencontre de la commission scientifique conjointe.
Nous insistons pour que les professionnels soient impliqués dans les travaux de la commission conjointe qui va décider des conditions de cette pêche exploratoire, ainsi que dans l’évaluation qui en sera faite, car nous pensons qu’actuellement, les impacts de cette pêcherie (prises cibles et accessoires) sur la pêche artisanale sénégalaise ne sont pas correctement pris en compte.
- Concernant les ressources pélagiques hauturières c’est-à-dire les thons tropicaux, c’est une pêche qui se pratique à l’échelle de l’Océan atlantique tout entier, et dont la gestion en haute mer est confiée, pour la région, à l’Organisation régionale de pêche CICTA. Les conditions d’accès dans l’accord doivent appliquer les recommandations de la CICTA. Nous voulons souligner que certaines dispositions, comme les rapports de données de captures en temps réel ou l’embarquement d’observateurs, sont importantes. Si de tels systèmes sont mis en place pour le thon, il faudra les étendre à d’autres flottes qui opèrent actuellement au Sénégal dans la plus grande opacité.
3. Sociétés mixtes
Nous sommes très inquiets du contenu de l’article 10, intitulé : ‘Coopération entre organisations professionnelles, secteur privé et société civile’. D’abord parce que la coopération entre ces acteurs ne peut pas se faire dans un contexte ou nous ne sommes ni informés ni impliqués dans le processus de négociation.
Ensuite, parce que (art 10.3), il est dit que les parties vont promouvoir la création de sociétés mixtes. Les sociétés mixtes de pêche opérant au Sénégal, y compris avec des partenaires européens, opèrent dans la plus totale opacité. Ce n’est certainement pas un modèle à promouvoir.
Vertas Veritas.
En Mai, 2014 (17:47 PM)Gaips
En Mai, 2014 (18:22 PM)Revolution
En Mai, 2014 (20:22 PM)Lemarin
En Mai, 2014 (20:32 PM)Au Gaipes
En Mai, 2014 (18:36 PM)1) Cet accord de pêche concerne -t-elle seulement le thon ou d'autres espéces?
2) Dans quelle zone de la mer est pratiquée la pêche thonniére?
3) Quelle est la durée de la pêche thonniére?
3) Nos pirogues traditionnelles peuvent-elles accéder à cette zone?
4) Pourquoi il y a-t-il une société de conserverie qui est en arrêt faute de PRODUIT comme le thon pour fonctionner? Pourquoi cette société n'a pas de produit
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