Un jeune garçon n’ayant que 24 ans, et se présentant comme marabout, a rencontré - vers le stade Léopold Sédar Senghor - un homme qu’il finira par escroquer en lui soutirant la somme de 150.000 francs. C’est à la suite d’une longue traque qu’il a été appréhendé. Arrêté et déféré, il s’est présenté à la barre du tribunal.
Ousmane Cissé est né en 1982 en Casamance. Un jour, alors qu'il vaquait à ses occupations, il rencontre un certain Abdou Thiané. C'était au début du mois de novembre 2005, vers le stade Léopold Sédar Senghor. Ce jour-là, le mis en cause attendait un moyen de transport. Le sieur Thiané qui conduisait son véhicule, l’apercevant, a eu un sentiment de pitié et prit la décision de le prendre à bord de son véhicule. C'est en cours de route que les deux hommes ont fait connaissance. Ousmane Cissé se présente alors comme un marabout. Avec une grande crédulité, le conducteur de l'automobile prend pour argent comptant les propos du jeune marabout. Séance teante, il lui remet ses coordonnées pour un éventuel appel. Au bout de quelques jours, le sieur Thiané le joint sur son portable. Un rendez-vous fut pris, qui donnera lieu à une remise d'argent. Abdou Thiané expliquera au tribunal que c’est sur la base de la simple confiance qu'il a remis au jeune marabout la somme de 150.000 francs, pour solliciter des prières. Selon le plaignant, depuis ce jour le jeune marabout a disparu. « Durant quatre mois, je l'ai recherché partout, en vain. C'est au début du mois de février, que je l'ai appréhendé. Je l’ai alors conduit au commissariat, d’où il a été déféré au parquet », a soutenu le plaignant. Interrogé à la barre du tribunal sur ses agissements, le jeune marabout a reconnu avoir rencontré le plaignant et que ce dernier lui a remis la somme de 50.000 francs. « En vertu de quoi avez-vous encaissé cette somme ? », lui demande le président. Timidement, le prévenu répond : " je suis un talibé ; à ce titre je devais lui faire des amulettes et des prières, car il m'avait confié ses problèmes. En effet, il voulait immigrer et souhaitait que cela se réalise. C’est ainsi qu’il m’a remis 50.000 francs, et non 150.000 francs comme il le prétend », rétorque le sieur Cissé ".Interrogé sur son éventuelle fuite, le prévenu répondra qu'il avait voyagé. Le procureur, Ibrahima Ndoye, fera comprendre au tribunal que le prévenu ne fait que raconter des contre-vérités. « Il avait fait croire à cet homme qu'il est capable de réaliser des merveilles pour lui ». A la question de savoir s’il maîtrisait le Coran, le prévenu s’effondre ; et le tribunal, en insistant, s’aperçoit qu’il n'était même pas capable de réciter un seul verset. « Le délit d'escroquerie est établi ; ses dénégations ne peuvent convaincre le parquet. « Pour la prévention, je requiers un an ferme », soutient le procureur. L'avocat de la défense, Me Ibrahima Mbengue, invitera plutôt le tribunal à appliquer le droit. Selon lui, l'article 379 du code de procédure pénale est clair sur ces faits, il n'y a pas délit d'escroquerie. Il insistera également sur la somme remise que déclare le plaignant. « Alors pourquoi faut-il croire le plaignant et non mon client ? », se demande l'avocat. Il a demandé la relaxe pure et simple de son client.
Au délibéré, le « moro » est condamné à 2 mois ferme et à rembourser au plaignant la somme de 150.000 francs.
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