
Témoin actif du terrible accident qui a coûté la vie à deux personnes, samedi soir, Mamadou Sow a voulu raconter ce qu’il a vécu. Pour « saluer le travail des secours » et appeler à « la solidarité »
Tout est allé très vite. Je ne pourrais pas dire combien de temps. Quelques minutes. Je n'ai pas réfléchi. Il fallait les sortir de là. »
Témoin du terrible accident qui a coûté la vie à deux personnes, dont une jeune azuréenne de 23 ans, et en a blessé trois autres, samedi soir sur l'A8, Mamadou Sow a voulu raconter ce qu'il a vécu ce soir-là.
Pour« apporter des précisions », « saluer le travail des pompiers et des gendarmes, sur les lieux très rapidement », et appeler « à plus de solidarité ».
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Avec beaucoup de retenue, et de recul, ce jeune homme de 29 ans, qui révise pour devenir inspecteur du travail, raconte comment il est sorti de son véhicule, « par réflexe, pas par courage », pour porter secours aux passagers de la première voiture accidentée. La 206 happée par le poids lourd.
« Sans réfléchir »
« Nous étions tous quasiment à l'arrêt, dans le bouchon. J'étais en voiture avec ma femme et mon fils de trois ans et demi. Les vitres étaient ouvertes, j'ai entendu quelque chose râper, le bruit du camion contre la glissière. Et très vite, les flammes. J'ai dit à ma femme de prendre le volant. Je suis sorti sans réfléchir et j'ai couru voir si on pouvait faire quelque chose »,explique-t-il.
J'ai mis un grand coup de pied sur la porte conducteur, pour faire sortir le monsieur. Le feu avait déjà commencé à l'intérieur. J'ai fait des allers-retours. J'ai vu la personne derrière, je voulais casser la vitre, pour la faire sortir. Des messieurs m'ont donné des outils. Mais impossible de casser cette vitre… Quelqu'un m'a donné un extincteur, trop petit. Je l'ai vidé sur la voiture, ça n'a servi à rien, c'était trop tard. J'ai même pensé à pousser la voiture avec une autre derrière, mais c'était trop tard », répète Mamadou Sow. « Je me suis dit, si le camion explose… il faut se mettre à l'abri. Alors j'ai emmené les parents (de la victime, NDLR) à côté du péage. Puis les secours sont arrivés, très vite. »
Le jeune homme se demande aussi, si des conséquences ne peuvent pas être tirées d'un tel drame. « Pourquoi ne pas rendre obligatoire le brise-vitre dans les voitures ? », interroge-t-il.
« Si le camion avait explosé ? »
« Pourquoi les barrières du péage ne peuvent-elles pas se lever automatiquement en cas de danger pour libérer la zone en quelques secondes ? Imaginez, si le camion avait explosé, avec toutes les voitures autour ? Pourquoi ce camion pouvait-il rouler là, un week-end de départ en vacances ? »
Cet habitant de Nice Nord regrette aussi le comportement de certains.
« Je ne condamne pas ceux qui ne sont pas sortis ou qui se sont mis à l'abri. Je déplore en revanche, ceux qui ne font rien mais filment la scène… J'en ai vu le faire. Je ne souhaite pas qu'un tel malheur se reproduise, mais si demain cela devait de nouveau arriver, j'espère qu'il y aura un élan de solidarité », dit-il.
« Là, mes pensées vont à cette famille, c'est terrible de perdre un enfant. Et à ce chauffeur, certainement soumis à une obligation de résultats. »
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