Où se cache Nder depuis quelque temps ?
Je suis bien là, seulement, je suis un peu absent du territoire sénégalais. Vous savez, c’est la vie d’un artiste qui est ainsi faite. Dès que l’on sort un produit, il faut lui laisser le temps de bien s’imposer sur le marché. Actuellement, je suis en plein dans les concerts et les tournées pour la promotion de mon dernier album «Confiance». Je suis dans la musique depuis 20 ans, ce qui n’est pas rien. Je dirai même que c’est toute une vie. Et donc, je m’apprête à les fêter avec mes fans et tous ceux qui m’ont accompagné durant ce trajet qui n’a pas du tout été facile.
Dernièrement, votre nom a été cité dans des histoires d’argent dont une dette que vous aurez contractée auprès de Feu Mamadou Konté (initiateur du label Africa Fête) ?
Feu Mamadou Konté, c’est quelqu’un que je respectais énormément, car il a fait beaucoup de choses pour moi. Donc, je me dis qu’il ne pouvait pas y avoir une histoire d’argent entre nous, encore moins après sa mort. On a eu la chance de travailler ensemble pendant 8 ans et nous avons traversé des hauts et des bas. Durant toute cette période, ce n’est qu’une seule fois qu’il m’a prêté de l’argent et c’était pour faire sortir mon véhicule de la douane. Je me souviens bien, c’était un chèque de presque 7 millions francs Cfa. À part cela, il ne m’a jamais plus jamais fait crédit. Le crédit dont on parle, c’est à la suite des tournées que l’on organisait avant. Comme c’était lui mon manager, il se chargeait de faire les montages financiers, de négocier les contrats avec les organisateurs et de pré-financer à travers son label Africa Fête. Toutefois, à chaque fois que l’on revenait de tournée, on était déficitaire. Il y avait toujours un gap de 5 à 7 millions. Mamadou Konté m’a demandé ce qu’il fallait faire pour le combler et je me suis engagé à le rembourser sans aucun problème. Et la dette s’accumulait au fur et à mesure qu’on enchaînait les tournées, la somme était même supérieure à la vingtaine de millions, contrairement à ce que la presse avait annoncée.
Quelle était la somme exacte ?
Cela tournait autour de plus de 45 millions, jusqu’au jour où je me suis rendu compte que je ne pouvais plus organiser des tournées qui sont tout le temps déficitaires et qu’il nous fallait trouver une autre solution pour que cela cesse. Chose faite, nous avons donc commencé à avoir des bénéfices. Ainsi, j’ai commencé à rembourser la dette, jusqu’à la moitié des dus. Deux à trois mois avant sa disparition, notre contrat est arrivé à expiration et, puisque je ne voulais pas le renouveler, nous nous sommes séparés. Toutefois, après une discussion à l’amiable, nous avons retenu que je restais lui devoir une certaine somme. Par rapport à cela, je lui ai signé une reconnaissance de dette, sans même vérifier le montant qu’il avait avancé. Malheureusement, il est décédé quelque temps après. Le jour de son enterrement, l’Iman a demandé quelles sont les personnes qui lui devaient de l’argent, je me suis signalé de manière spontanée devant tout le monde au cimetière. Alors que certains de mes amis me demander par des signes pas le faire, mais ma conscience de Musulman ne me permettait pas de ne pas honorer sa mémoire.
J’aurais pu me taire, mais je voulais que Mamadou, là où il est, sache que je suis quelqu’un d’honnête et qui respecte ma parole. D’ailleurs, je lui suis très reconnaissant, surtout après tout ce qu’il a accompli pour moi. Nous avions même une relation de père à fils et, j’en suis presque sûr, il n’aurait pas apprécié que cette affaire soit portée dans les médias. Mais comme Dieu en a décidé ainsi, il n’est plus de ce monde, et ce sont ses héritiers qui ont porté plainte, malgré le fait qu’on a eu un entretien ensemble, au cours duquel je leur ai réaffirmé toute mon intention de payer cette dette.
L’affaire est aujourd’hui pendante devant la justice…
Oui, c’est pourquoi je suis d’ailleurs sur une position attentiste. Mais, quelque soit l’issue de cette affaire, je compte payer. Donc ce n’était pas la peine de la médiatiser, on pouvait la gérer en famille, sans problème.
Il y a également un autre contentieux qui vous attend devant le tribunal de Tivaoune…
C’est vrai. À l’origine de ce problème, il y a la maison que ma mère occupait en location à Tivaoune. Qui me connaît, n’est pas sans savoir combien j’adore ma mère et ce que je suis prêt à faire pour elle. Dans mes chansons, je ressasse souvent mon amour pour les femmes, grâce à ma mère qui m’a permis d’apprécier leurs valeurs. Mon père a très tôt été arraché à notre affection et nous avons vécu des moments très difficiles et elle s’est battue pour nous, sans pour autant perdre sa dignité. Alors, quand j’ai commencé à faire de la musique, j’ai pris en location une maison à Tivaoune pour ma mère et toute la famille. Elle y est restée pendant plus de 10 ans. Ensuite, le bon Dieu m’a donné la chance et les moyens de lui construire sa propre maison, qu’elle a rejointe en 2008. Par la suite, la propriétaire de la maison, qui est par ailleurs une parente, m’a fait savoir que la maison était complètement détériorée après le départ de ma mère. Je lui ai répondu que je viendrai à Tivaoune pour faire l’état des lieux. Ceci étant, quand j’ai constaté les dégâts, je lui ai demandé de m’évaluer le montant des réfections à faire. Suite à cela, elle est revenue me voir, accompagnée de son mari, et m’a dit qu’il lui fallait au total 700 000 FCfa pour réfectionner la maison. Sur ce, je lui ai remis la somme en liquide, elle et son mari m’ont signé une décharge que voici (il nous montre un papier).
Quelque temps après, elle est revenue me dire que cela faisait six mois que ma mère était partie et depuis lors, personne n’a habité sa maison et donc, il fallait que je lui rembourse ces mois-là. Ce que j’ai catégoriquement refusé malgré son insistance. Par contre, puisqu’elle était une parente, je lui ai dit que j’allais lui offrir (les mois de loyer), tout en lui précisant que je ne lui devais rien et de me laisser le temps de revenir d’une tournée. Entre temps, la fête de Tabaski approchait, je lui ai envoyé de l’argent qui n’avait rien à voir avec les fameux 300 000 représentant les six mois de loyer qu’elle me réclamait. À ma grande surprise, quand je suis revenu de ma tournée, j’ai reçu une assignation à comparaître devant le tribunal de Tivaoune, pour une somme de 300 000 que je devrais à Aminta Ndiaye (prénom de la propriétaire, ndlr). J’ai donc fait appel à mon avocat qui s’est chargé de l’affaire. Quand elle a appris que j’avais engagé un conseil, et qu’elle n’avait pas les moyens de s’en offrir un, elle s’est rabattue sur la presse, qui n’a pas pris la peine de vérifier ces informations. Mon nom a été trempé dans la boue injustement. Mais je ne tiens rigueur à personne.
On vous a également reproché certaines accointances avec le Président Wade… Abdoulaye Wade est un homme que je respecte beaucoup. Il a contribué au développement du pays, il a réalisé beaucoup de chantiers et il est bon de le reconnaître. Et c’est ce que j’ai fais en le chantant. Je suis allé le voir pour lui faire écouter les morceaux. Je ne lui ai pas présenté de projets, encore moins, je ne lui ai pas demandé de l’argent. Je n’ai fait que magnifier ses nombreuses réalisations. Je ne fais pas de la politique, je suis un artiste qui a des amis politiciens. Mais, il faut savoir respecter les choix des autres. De nombreuses personnes m’en veulent à cause d’Abdoulaye Wade. Mais c’est avec mon intime conviction que j’ai chanté ses bienfaits et je crois fermement en lui.
Même avec le coût assez élevé de la vie …
Je ressens le coût de la vie comme tout le monde. La musique ne marche plus, les disques et les spectacles vivants ont chuté. Je jouais pendant une semaine entière, maintenant ce n’est plus le cas. D’ailleurs, je demande au Président de donner le meilleur de lui-même, bien que je sois conscient du fait que l’appareil d’État, c’est quelque chose de très difficile à gérer, surtout avec la crise mondiale.
Que préconisez-vous pour une meilleure rentabilité de la musique ?
Que l’on essaye de formaliser notre secteur, en nous regroupant en organisation professionnelle avec des objectifs clairs et précises.
Le mot de la fin
Je rends grâce à Dieu, malgré toutes les polémiques, je ne vis que du positif. Lorsque je naissais, je n’ai rien emmené avec ma moi, mais aujourd’hui j’arrive à porter une chemise et la boutonner. Tout cela, après Dieu, c’est grâce à ma maman. Je la remercie et prie le bon Dieu qu’il me la laisse pendant longtemps encore…
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