Depuis qu’elle a signé avec Homeschool Records, le label du soul man américain John Legend, la chanteuse accumule les succès. Sorti en mars au Royaume-Uni, le deuxième album de la star, Shine, a été encensé par la critique. Propulsé par le tube American Boy, l’opus a atteint le sommet des palmarès et a valu à son auteure de 28 ans plusieurs comparaisons avec Lauryn Hill, qui, 10 ans plus tôt, avait pris l’industrie musicale d’assaut avec son propre CD, The Miseducation of Lauryn Hill.
Métro a rencontré Estelle lors de son récent passage à Montréal.
Êtes-vous aussi directe dans la vie que vous l’êtes sur CD?
Oh, que oui! Mes paroles sont inspirées de conver-sations que j’ai eues. Dans la vie, les apparences sont souvent trompeuses, mais avec moi, vous aurez toujours la vérité... toute crue! [rires]
Votre grande gueule vous a-t-elle déjà mise dans le pétrin?
Pas vraiment. Elle m’a plutôt aidée à m’en sortir. Je suis quelqu’un de rationnel. Je ne m’énerve pas sans raison. Je ne cherche pas la bagarre.
Pourquoi êtes-vous déménagée aux États-Unis?
Parce que j’en avais assez des longs vols d’avion et du décalage horaire. On m’appelait tout le temps pour me dire : «Estelle, tu dois venir rencontrer telle ou telle personne!» Et je savais que pour faire carrière dans le monde entier, je devais faire des sacrifices. Aujourd’hui, les Anglais me reprochent de les avoir abandonnés, mais ils n’ont jamais voulu me faire signer un contrat de disque!
Vous touchez à plusieurs styles de musique sur l’album : soul, hip-hop, motown, reggea, rap... Est-ce une façon de repousser vos propres limites?
Non. Je me sens à l’aise dans tous ces styles. C’est ce que j’écoutais dans ma jeunesse. Ce serait trop dur pour moi de me confiner à un seul genre.
Vous collaborez avec Kanye West sur l’album. Est-il aussi arrogant en privé qu’il l’est en public?
Ce n’est pas un trou de cul. Il est même très drôle. En réalité, on se ressemble beaucoup, Kanye et moi. On est tous deux des personnes très confiantes. On croit en ce qu’on fait. On croit en notre musique. Quand il me suggérait des trucs, je lui demandais tout le temps : «D’accord, mais dis-moi pourquoi je devrais suivre tes conseils?» Et la plupart du temps, quand je m’assoyais pour écouter ce qu’il avait à me dire, je finissais par trouver que c’était plein de bon sens! [rires]
Que pensez-vous des comparaisons avec Lauryn Hill?
C’est un honneur. Lauryn est une artiste incroyable. Placez mon nom à côté du sien aussi souvent que vous voulez! Ça ne me dérange pas. Mais je suis Estelle, et ce sont mes sentiments que j’exprime dans mes chansons. Je ne peux faire autrement parce que je suis trop cheap pour me payer une thérapie!
Par les temps qui courent, toutes les chanteuses semblent mener deux carrières de front : une en studio et une autre dans les journaux à potins. Comment évitez-vous les paparazzis?
Je ne demande pas à mon gérant de les appeler pour leur dire où je vais faire mon épicerie aujourd’hui ou dans quel club je vais sortir ce soir. Mes affaires sont mes affaires. Et puis je ne suis pas le genre de fille qui ressent le besoin de dire au monde entier : «Je ne porte pas de petites culottes quand je sors de chez moi!» Qui veut savoir ça? C’est ridicule!
Votre famille vous aide-t-elle à garder les pieds sur terre?
Oh, oui! J’ai grandi avec huit frères et sœurs. Ils suivent ma carrière de très près. Quand je donne des spectacles ou que je participe à des galas, les gens pensent que je joue les divas en me promenant avec un gros entourage, mais en fait, c’est ma famille!
Vous faites carrière depuis plusieurs années, mais la presse vous décrit comme la nouvelle sensation du R’n’B. Est-ce que ça vous dérange?
Non. Ça ne me frustre pas du tout. Je suis seulement contente que les gens
s’intéressent à moi. Ils m’appelleront ce qu’ils voudront. L’important, c’est qu’on veuille entendre ma musique.
Shine
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