BILAN - Après 70 ans de recherche : L’Ifan, socle d’une intégration africaine

Pour mieux articuler les bases d’une intégration africaine, il est de bon ton de venir puiser dans les recherches effectuées par l’Ifan durant ces 70 ans d’existence. A entendre le directeur de l’institut et le recteur de l’Ucad lors de la cérémonie d’ouverture marquant les 70 ans de l’Ifan, lundi dernier, le patrimoine peut servir de base à une intégration africaine solide.

«Si la mission initiale de l’Institut français d’Afrique noire était bien l’inventaire de l’Afrique de l’Ouest, des hommes, des cultures, de la nature et de ses ressources, la pratique institutionnelle a vite fait d’offrir aux chercheurs un continuum territorial qui a permis d’explorer un espace sans frontière de plus de huit millions de km2 avec des accès directs aux régions contiguës d’Afrique du Nord, du centre et de l’Est.» L’affirmation est de Papa Ndiaye, le directeur de l’Ifan, qui, pour dresser le bilan des 70 années d’existence de cette institution, a expliqué qu’avec l’Ifan fédéral comme opérateur stratégique et les centres Ifan comme solides relais implantés dans les autres territoires, l’inventaire de l’ex-Aof, a permis la constitution des collections les plus anciennes et les plus représentatives de toute l’Afrique de l’Ouest. «Ces collections sont aujourd’hui d’une valeur inestimable et constituent un patrimoine commun dont nous avons le devoir d’assurer le renforcement et la pérennité», a-t-il défendu lundi dernier lors de la cérémonie d’ouverture des manifestations marquant les 70 ans de l’Ifan, faisant savoir que ces collections témoignent aussi «d’une incontestable intégration par la recherche dont les enseignements ne seront pas sans intérêt pour qui veut explorer la nécessaire intégration de l’Afrique».
  Aussi, pour louer le «travail formidable» réalisé durant toutes ces années par les chercheurs de l’Ifan, le recteur de l’Ucad, Abdou Salam Sall, après avoir déclaré que l’Ifan dénombre aujourd’hui de «quelque douze mille pièces de collection originaires de presque tout le continent africain», a souligné que «ce précieux patrimoine», participe à n’en pas douter à l’éducation des générations actuelles et futures sur notre riche histoire. Mais en plus, ce patrimoine nous aidera «à mieux asseoir la continuité culturelle sur le continent et à renforcer les bases des Etats-Unis d’Afrique».
 En outre, le recteur de l’Ucad a salué le mérite de l’Ifan qui a amorcé un programme de numérisation pour la sauvegarde et la valorisation de son patrimoine documentaire audiovisuel, iconographique, sonore et textuel. «Cette dynamique moderniste s’articule parfaitement avec les tendances lourdes dans l’enseignement supérieur», a estimé Abdou Salam Sall qui souhaite toutefois que les chercheurs de l’Ifan réfléchissent sur la nécessité de la «transdisciplinarité». «Quels sont la place et le rôle de l’Ifan dans la réorganisation de la recherche à l’Ucad ? Comment dans cette dynamique améliorer les interactions entre l’Ifan et les autres établissements de l’Ucad, particulièrement les Facultés ?», s’est interrogé le recteur qui se dit convaincu, que c’est en trouvant des réponses à ces préoccupations, que les chercheurs d’aujourd’hui construiront le futur de l’Ifan.
 La célébration de ce 70e anniversaire de l’Ifan se poursuit jusqu’au vendredi 19 décembre prochain.