APA – Paris (France) - Des immigrés sénégalais vivant en France ont appelé, samedi soir à Paris, les autorités de leur pays à mettre en place les conditions devant permettre une totale égalité des langues nationales au niveau des médias audiovisuels publics, notamment la télévision nationale, RTS1.
Réunis au sein de l’Association pour l’égalité, au droit à l’information et à la promotion des langues nationales, ces Sénégalais vivant dans l’Hexagone estiment que la plupart des langues nationales codifiées au Sénégal sont aujourd’hui reléguées au rang de simple faire valoir au profit exclusivement du Français, langue officielle, et du Wolof.
« Il y a une très grande frustration de la part des citoyens que nous sommes et qui avons constaté que deux langues dominent au niveau des médias audiovisuels publics, en particulier la télévision nationale », déclare Demba Sow, vice-président de l’association au cours d’une conférence de presse.
Les télévisions africaines, la RTS1 notamment, ayant fini d’inonder la plupart des foyers des immigrés en France, ils estiment que la télévision sénégalaise devrait, dans ce cadre, participer à rapprocher les fils d’immigrés de leur pays d’origine.
« Aujourd’hui, l’audiovisuel a changé de visage car la RTS est regardée partout à travers le monde. Alors pour nos enfants, nous avons besoin d’un rééquilibrage dans le temps d’antenne accordé aux langues nationales », déclare, pour sa part, Amadou Sarr pour qui « chaque Sénégalais devrait se reconnaître à travers les programmations de la télé nationale ».
« Nous sommes pour la plupart des immigrés qui vivons en France depuis plus de 40 ans, mais nous n’avons rien perdu de notre culture que nous essayons de transmettre à nos enfants nés ici », complète Demba Sow qui craint que leurs efforts soient vains.
« Si nous nous efforçons de faire comprendre notre langue maternelle à nos enfants et que de l’autre côté la télé nationale ne valorise pas ces langues, les enfants s’y perdent », ajoute M. Sow, appelant à « ne doit tuer aucune langue nationale dans les médias audiovisuels publics ».
A l’adresse de ceux qui pourraient voir à travers leur initiative une forme de communautarisme, M. Sow prévient que « nous ne nous sentons pas mener un combat ethnique, mais nous sommes pour l’équité ».
Pour cela, ils envisagent d’organiser le 24 octobre prochain « une manifestation de grande ampleur », à la Place de la République ou au Trocadéro, afin de sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur le bien-fondé de leur revendication et de faire plier les responsables de la télévision nationale sénégalaise.
LD/mbt/APA
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