Ils s’appellent Salamata Diallo native de Goudiry, Amadou Tidjane Ndongue, Amadou Bâ, Demba Tambédou, Abdoul Thiam, Adama Banne, Seyny Ndao…. ils ont entre 16 et 30 ans et le rêve d’immigrer plein la tête. Mais, depuis plus d’un mois, ce rêve est devenu, pour certains, un véritable cauchemar.
Partis du pays, des dizaines de jeunes originaires, pour la plupart de l’Est et du nord du Sénégal, ont entamé la traversé du continent pour rejoindre l’Europe. Encouragés en cela par la traversée de leurs ainées qui venaient de réussir le passage de Lampedusa, Ile italienne au large de la Libye, «les candidats à l’immigration ont mis la pression sur leurs familles pour leur payer le voyage». C’est ainsi que, se passant le mot, les jeunes de toute la contrée se sont donnés pour mission de rejoindre l’Europe via la Libye devenue sans Etat depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi. «Ce phénomène est apparu chez nous depuis plus de deux mois», a affirmé Samba Kanté, originaire de Koussanar.
Après avoir rejoint la Libye et pris contact avec des passeurs somaliens qui contrôlent le business, les candidats à l’immigration ont été interpellés par des hommes armés et dispersés dans de nombreux lieux de détention à travers le pays. Ayant échappé au rapt, c’est un jeune de la localité, parti avec le groupe qui a donné l’alerte par téléphone. «C’est au moment de la traversée de la Méditerranée et pendant qu’ils se trouvaient à bord de pirogues pour rejoindre Lampedusa que des miliciens sont venus les arrêter. Et les ont conduits dans des prisons à Tripoli et à Misrata où ils sont détenus dans des conditions terribles et privés de nourritures», soutient Samba Kanté, le coordinateur d’un mouvement créé dans l’urgence dans un foyer des travailleurs africains à Paris.
Si au début du phénomène, comme l’ont affirmé les premiers passants rencontrés au foyer, «les kidnappeurs demandaient l’équivalent de 300 euros par clandestin interpellé pour recouvrer la liberté», aucune revendication n’est désormais faite pour la libération des détenus.
Ne pouvant se résoudre à voir les leurs livrés à leur sort, les familles appellent l’Etat à l’aide. «Si le Sénégal ne fait rien, ces jeunes courent un grand danger» avertit le porte parole des familles. Sur la liste de 280 personnes qui nous a été remis, la plupart étaient scolarisés jusqu’à la veille de leur départ pour la Libye. Et cette liste, renseigne M. Kanté ne concerne que les jeunes des secteurs de Goudiry, Kédougou, Bala, Tamba et de Bakel.
Otages LibyensSi, pour le moment, la source d’information de M. Kanté et des familles est encore en liberté, on ne peut savoir combien de temps cela va durer. Ne connaissant rien ni du pays ni de l’identité réelle des ravisseurs, le rescapé de l’enlèvement voudrait rentrer au pays. «Mais, sans moyens et n’ayant aucune représentation du Sénégal dans le pays, il ne sait pas vers qui se tourner. Il est dans le désarroi le plus absolu.»
En attendant la réaction de l’Etat du Sénégal, M. Kanté affirme avoir délégué des gens dans leur localité et appelé personnellement des familles pour leur demander de dissuader leurs enfants de prendre le chemin de la Libye. Connues pour leur radicalisme religieux et leur bravoure au combat, les brigades de Misrata sont une véritable armée dans l’armée libyenne. Depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi –par l’Otan- et la victoire des rebelles, Misrata s’est imposée comme la rivale de Tripoli qu’elle veut détrôner pour devenir la capitale de la Libye. Ses vielles familles de notables jaloux de leurs prestiges comme son statut de ville martyre au vu des nombreux touhars –révolutionnaires- tombés pour cette nouvelle Libye en font aujourd’hui un redoutable conquérant pour le contrôle de la Méditerranée. Et la multiplicité de ses chefs de clan ne facilitera pas le travail de négociation pour la libération des jeunes clandestins.
Babacar Touré
Immigration ratée: Plus de 300 jeunes Sénégalais kidnappés en Libye
Par: avec lindependantnews.com - Wal Fadjri |
22 décembre, 2014 à 10:12:51
| Lu 17467 Fois |
14 Commentaires
Auteur: avec lindependantnews.com - Wal Fadjri
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8 Commentaires
Gnibissi Ak Diam
En Décembre, 2014 (11:28 AM)J'ai surtout peur a cause des histoires de rapt dont ont sont victimes les immigrants dans le desert. Les erythreens et somaliens continuent de payer un lourd tribut.
Esperons que cette histoire serve de lecons aux candidats de ce periple dangereux. Vouloir tous partir, c'est faciliter encore plus la vie de nos politiciens responsables de la plupart de nos malheurs.
J'espere sincerement que ces jeunes seront retrouves vivants et ramenes back home.
Sinon Seneweb, cette info est tellement grave, vous devriez la mettre en une.
Tikrit
En Décembre, 2014 (11:28 AM)Macbookpro
En Décembre, 2014 (12:01 PM)A mon avis, ces deux articles relèvent de la pure imagination des pigistes de Seneweb.
Titi
En Décembre, 2014 (12:24 PM)Irreflechi !
En Décembre, 2014 (15:03 PM)Diaw
En Décembre, 2014 (21:09 PM)Icompris
En Décembre, 2014 (01:51 AM)Ganaar
En Décembre, 2014 (11:22 AM)Participer à la Discussion