Une fois n’est pas coutume. Le journaliste Abdou Latif Coulibaly vient de signer son premier livre de fiction : « La Ressuscitée » dont le sujet tourne autour de la question des mutilations sexuelles. Ce livre raconte l’histoire d’une femme qui a vécu dans ses entrailles la douloureuse épreuve de l’excision. Mais qui, grâce à une opération chirurgicale, a retrouvé son corps et s’épanouit auprès d’un mari engagé dans la lutte contre ces pratiques. Le roman sort en librairie la semaine prochaine.
Dans La ressuscitée, son tout nouveau roman, le journaliste Abdou Latif Coulibaly aborde, de façon frontale, sans détours, le délicat sujet des mutilations sexuelles. Un langage cru qui saisit son objet à la fois dans sa fixité et son mouvement.
La ressuscitée, c’est le récit poignant d’une femme qui a vécu dans ses entrailles la douloureuse épreuve de l’excision. « Docteur, veuillez dire à mon époux et à l’assistance qu’elle était ma situation. Expliquez-lui ce que j’ai dû subir à dix ans entre les mains de mon exciseuse, Ya Ndambaw. Je me souviens encore de cette vieille, brutale et dure, confiant à ma mère, après m’avoir abîmée, qu’elle venait de faire, sur mon corps innocent, l’acte le plus important de ma vie. Quelle bêtise ! ». Sira cherche les mots, un récit saccadé qui, du fait de sa charge émotive, ne pouvait se raconter de façon linéaire comme le fleuve qui suit tranquillement son cours.
Alors, la plume de l’auteur s’est mise à peindre, à grands traits, le ressenti, le vécu d’une femme qui revient d’une longue traversée du désert : « La gorge de la femme se noue. Elle marque une pause, en écrasant les larmes qui perlent sur son visage. Elle poursuit, les mots sortent à peine. Elle y parvient tout de même… ». Ce qu’elle a vécu ne peut être dit avec les seuls mots seulement, le corps sur lequel s’est posé les mains de l’exciseuse, est la mémoire vivante de ce que Sira a enduré.
La tradition lui a volé ce qu’elle avait de plus précieux. Elle n’est plus ce qu’elle était. Son corps exilé, a subi une transformation, une métamorphose qui a affecté tout son être. Elle vient de loin, très loin. Son corps « violé » a connu l’expérience de la mort, il ne répond plus au stimulus, parce que réduit à une montagne de muscles anesthésiés. Mais grâce à la magie de la médecine, elle a subi une intervention chirurgicale qui la ramène à la vie et à l’amour et cela grâce à l’ingéniosité du Pr Faldès. Désormais, elle sent son corps. « Elle est heureusement redevenue femme et protégée de façon irrémédiable contre les séquelles de l’excision », explique le médecin.
La douloureuse épreuve de l’excision est racontée par un homme qui a su se glisser dans la peau de cette femme, en partageant ses émotions, ses souffrances, son bonheur. A travers des mots justes, simples, mais percutants pour atteindre tout lecteur qui s’aventurera à lire le premier mot de ce roman. La ressuscitée est une sorte de lumière au bout du tunnel pour ces millions de femmes qui ont subi cette pratique, une promesse au cœur de l’abîme ; une vie qui surgit des entrailles du tombeau.
Ce nouveau roman sera en librairie la semaine prochaine.
3 Commentaires
Alinom Di Attihom
En Mars, 2013 (18:42 PM)Enracinement
En Mars, 2013 (21:38 PM)Auxjoolas
En Mars, 2013 (06:50 AM)Participer à la Discussion