Face à la mondialisation, la littérature africaine doit s’enrichir des langues locales pour mieux coller aux exigences des lecteurs. C’est la conviction des écrivains sénégalais Marouba Fall et Mamadou Samb qui animaient, mardi au centre culturel de Louga, une conférence sur le thème "Qu’est-ce que la littérature ? » C’était à l’occasion d’une tournée littéraire régionale organisée par l’association des écrivains du Sénégal dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’écrivain africain. Selon Marouba Fall, la littérature africaine est aujourd’hui assujettie à plusieurs conditions qui se présentent comme de réels défis à relever. A en croire M. Fall, pour mieux coller aux exigences actuelles et pour mieux intéresser le lecteur africain et sénégalais en particulier, les écrivains doivent écrire dans les langues locales. « C’est vrai, le français est la langue qui nous a été léguée par le colonisateur et reste utile ne ce serait-ce que pour communiquer avec nos voisins de la sous-région », soutient-il. Mais, selon Marouba Fall, pour autant, dans le domaine littéraire, les écrivains gagneraient à s’orienter vers le bilinguisme et nos enseignants devront effectuer des voyages pour connaître l’évolution de cette langue française devenue une langue très vivante au même titre que l’anglais. Pour M. Fall, c’est la voie la mieux indiquée pour se faire lire et se faire comprendre par un lectorat rare et très mince. « Lorsque j’ai lu en langue wolof mon recueil de poème à ma mère, elle a pleuré pour la première fois. C’est dire combien cela l’a touchée en comprenant en réalité ce que j’avais écris », souligne Marouba Fall . Revenant sur le regard qu’ils portent sur la littérature, Mamadou Samb et Marouba Fall ont surtout exhorté le public composé de professeurs, mais également et surtout d’élèves, à beaucoup lire et s’initier à l’écriture à travers des ateliers pour mieux la perpétuer.
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