« La « piraterie » musicale et le non- payement des droits d’auteurs sont en train de tuer la musique au Sénégal », dénonce en effet Djiby Guissé qui se désole du fait que « cela ne constitue ni la préoccupation des autorités, ni celle du public ». Pour lui, on se contente au Sénégal, d’écouter les productions musicales d’apprécier un morceau ou un artiste particulier sans se demander comment les musiciens font pour vivre ». Membre fondateur de l’Association des métiers de la Musique et actuel Vice-Président de cette organisation qui défend les intérêts de musiciens, Djiby Guissé s’étonne des lenteurs du processus qui doit aboutir à la pénalisation de la « piraterie ». En effet, dit-il, « le projet de loi sur les droits d’auteur est déjà passé à l’Assemblée nationale. Il reste juste le décret d’application. Depuis deux ans, on traîne. Mais il paraît que c’est nous qui devons dire aux autorités comment faire. Leur donner le contenu du décret d’application en prenant des exemples dans d’autres pays.
Une situation que Djiby Guissé qualifie d’injuste. « Les radios et les télévisions ne paient pas. Même les pays africains sont en avance. Babacar Diagne a amené les droits d’auteur jusqu’à 50 millions, mais on ne les paie pas. Idem pour les radios. Au Cameroun, les droits d’auteur par la Télévision nationale sont de 250 millions et on les paie », lance-t-il. Et d’ajouter : « les gens se demandent pourquoi nous sommes obligés d’aller à l’étranger. Mais je réponds que c’est pour gagner notre vie. C’est intenable au Sénégal. Tu ne fais que survivre. Donc si on a des opportunités à l’étranger, on est obligé de prendre l’avion. Ce n’est pas de gaieté de cœur, mais nous y sommes forcés », dira-t-il.
Djiby, Cheikh et Alioune Guissé ont dernièrement donné une série de concerts dans 4 villes des Pays Bas : Tilburg (11 octobre), Leuwerden (12 octobre), Breda (13 octobre) et Amsterdam (14 octobre) en compagnie du groupe de jazz "Paul Van Kemenade quintet".
Les frères Guissé,se sont révélés au grand public après leur première cassette « Fama » en 1995. L’amour est un thème récurrent. Siré en 1998 est en effet venu confirmer toute l’importance que ce groupe accorde à la femme.
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