Dakar, 14 déc (APS) - L'idée que le développement du wolof peut être une ‘'menace'' contre les autres langues nationales constitue ‘'un faux problème'', a estimé Boubacar Boris Diop, qui a cependant reconnu un certain ‘'déséquilibre'' né du fait qu'il ‘'existe beaucoup plus de matériaux pédagogiques autour du wolof''.
‘'Mon éditeur qui est pulaar (Éditions Papyrus, Dakar) et moi-même qui suis de langue wolof avons créé un journal bilingue wolof/pulaar pour montrer qu'en réalité le développement du wolof ne peut pas être une menace contre le sérère et les autres langues'', a-t-il soutenu dans une interview parue sur le site Internet de la revue Africultures.
Boris Diop a ainsi fait part d'une ‘'menace politiquement sensible qui pèse sur le développement des langues du Sénégal'' puisque ‘'lorsque vous essayez de promouvoir le wolof, les Sérères et les Pulaar disent qu'il y a un impérialisme wolof''.
Le premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor ‘'a beaucoup joué sur cela pour imposer le français, disant que la seule langue que personne ne pourrait contester parce qu'elle vient de la loi, c'était la langue française'', a rappelé l'écrivain.
Il a par ailleurs révélé que le décès de sa mère a été ‘'un point de départ fondamental'' dans sa volonté d'écrire en wolof. ‘'A partir de cet évènement douloureux, ‘'j'ai eu besoin d'écrire en wolof pour continuer à dialoguer avec elle'', a confié Boris Diop.
‘'Le fait d'écrire en wolof ne signifie pas du tout que je suis en guerre avec une quelconque langue. D'ailleurs, on voit très bien dans l'histoire littéraire que c'est une position assez difficile à tenir'', a-t-il indiqué.
BK/AD
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