Après avoir visité le patrimoine musical européen, américain et oriental, Youssou Ndour investit les racines pures de la musique noire. Le lead vocal du Super Etoile se rend en Jamaïque pour réaliser un «album-hommage» à Bob Marley et Lucky Dube, dans le cadre du Festival mondial des arts nègres de 2009 (Fesman). Tous les deux icônes du reggae, bien que décédés, restent vivants dans le cœur et l’esprit de plusieurs millions de citoyens du monde.
Le déplacement de Youssou Ndour en Jamaïque s’inscrit dans le cadre du programme du Festival mondial des arts nègres de 2009 (Fesman) qui aura lieu à Dakar du 1er au 14 décembre. Un rendez-vous culturel qui va mobiliser des dizaines de pays à travers le monde, sous le parrainage du Brésil. C’est dans cette optique que le lead vocal du Super Etoile va travailler avec des musiciens de reggae, dans les studios de Bob Marley (légende vivante, décédé le 11 mai 1981). Il s’agira, selon le service de communication de l’artiste, de «retourner aux sources» de la musique ; le reggae symbolisant une certaine orthodoxie de la musique noire. Youssou Ndour, lancé par le Fesman dans cette initiative, va non seulement s’inspirer de l’immense répertoire culturel de la Jamaïque, en revisitant l’œuvre de Bob Marley, depuis ses premières expériences musicales, jusqu’à la maturité bien rendue. Une discographie riche que l’enfant de la Médina a, d’ailleurs, commencée à travailler dans le cadre de cet album qui, assurément, promet.
Feu, le rastaman Lucky Philippe Dube, un des héritiers de Bob Marley, tombé un certain 18 octobre 2007 à Rosettenville au cours d’une tentative de vol de sa voiture, sera aussi ressuscité, à travers cet album. Ce chanteur, né le 3 août 1964 à Ermelo, Mpumalanga, en Afrique du Sud et qui repose dans la mythique province de Kwazulu Natal, intéresse les initiateurs du Fesman et Youssou Ndour. L’œuvre de Lucky Dube est riche de 24 albums. Depuis Lengane Ngeyethu (1981), jusqu’à Respect en 2006, en passant par Rastas Never Die (1984), Think About The Children (1985), Together As One (1988), Prisoner (1989), Captured Live (1990), le chanteur sud-africain puise dans sa douloureuse expérience vécue, pour dénoncer le régime raciste dans lequel il a grandi. Des chefs-d’œuvre qui chantent la gloire et la renaissance du peuple noir. Youssou Ndour, initiateur, en 1985, d’un concert pour la libération de Nelson Mandela au Stade de l'Amitié de Dakar (Ndlr : Léopold Sédar Senghor), n’avance pas, en vérité, en terrain inconnu. Lui qui, dans la jeunesse de sa carrière, a eu, comme Lucky Dube, à dénoncer le régime raciste de l’Apartheid, à travers sa musique.
C’est donc un véritable retour aux sources pour le chanteur sénégalais qui a déjà travaillé avec des artistes de renommée internationale comme Peter Gabriel, Paul Frederic Simon. Car, même si Youssou Ndour a déjà joué avec des artistes comme le Camerounais Manu Dubango, le Congolais Koffi Olomidé dans l'album Bord Ezana Kombo ; même s’il a expérimenté les sonorités orientales, récompensé par les Grammy Awards pour son album Egypt dans la catégorie meilleur album de musique du monde, il reste qu’il n’a pas assez flirté avec le reggae, incarné par l’immortel Bob Marley. Un genre musical qui résiste aux assauts du temps.
La production déléguée du FESMAN 2009 envisage aussi de mettre à contribution les talents de Thione SECK et de Coumba Gawlo pour la réalisation du 1er disque de chants traditionnels africains au service des Etats-Unis d’Afrique. Et dans le cadre de ce projet culturel visiblement gigantesque, des noms d’artistes qui devaient être mis à contribution circulent dans la place. Il s’agit de Baaba Maal qui pourrait apporter sa contribution avec sa fibre plutôt blues, d’Omar Pène, de Didier Awadi pour ce qui est du Rap noir, de Coumba Gawlo Seck qui se positionne comme l’héritière africaine de Myriam Makéba, etc.
0 Commentaires
Participer à la Discussion