
La Place Oumonia (Unité), où les familles de nouveaux arrivants dorment près de la fontaine, à deux pas des dealers et des prostituées.
Au petit matin, dans une rue du centre-ville, les restes du campement de la nuit.
Nikitas Kanakis, responsable de Médecins du Monde à Athènes. Connu pour son extraordinaire humanité. Un des seuls recours des migrants de la ville.
Dans les sous-sols de l'ONG, de la nourriture et des médicaments. Dehors, une file d'attente interminable, humains malades, blessés, épuisés.
Les familles sont logées à un étage de l'immeuble de MDM : "Pour rester en contact avec les réfugiés et mieux les protéger" dit le médecin.
Sans bénévoles, pas de soins pour les migrants. Le service public les refuse, la médecine privée est trop chère.
Place Koumoundourou. Autrefois, une jolie place grouillante de commerçants. Les magasins ont fermé, les maisons sont à vendre, la police fait des rondes pour chasser les campements d'immigrés.
Près de Koumoundourou, tôt le matin... A la recherche de verre, de canettes en métal ou de vieux vêtements.
Tout est récupéré, trié, emporté, revendu.
Athènes est le théâtre d'affrontements sanglants entre l'extrême droite et les antifascistes.
Les parents de Shehzad Lugman, 25 ans, ont fait le voyage du Pakistan pour récupérer le corps de leur fils, assassiné dans la rue, à coups de couteau, par un commando d'extrême droite d'"Aube Dorée".
Le père : " Aube Dorée... Qu'est-ce que c'est?"
La mère : "Ces coups de couteau que mon fils a reçu, je les ressens tous les jours dans mon cœur."
Une croix gammée sur une statue au Champ de Mars.
"Meurs ! Maître de la guerre."
Mbaye, le Sénégalais, vendeur de montres à la sauvette.
Mbaye habite une cave de cet immeuble de Patission.
Mbaye vit à Athènes depuis deux ans. Il apprend le Grec avec un vieux dictionnaire et voudrait faire sa vie ici.
Chez lui, avec ses trois colocataires, tous Sénégalais.
La cuisine collective.
Départ au travail.
Une montre "Armani", fausse bien sûr, se vend entre 5 et 10 euros. Un SMS du guetteur prévient de l'arrivée des policiers. Ne reste plus qu'à remballer et à courir...
Le vendredi à la mosquée africaine du quartier.
La mosquée ? Une arrière-salle de magasin.
Un peu plus loin, la mosquée clandestine des musulmans arabes. Plutôt salafiste...
"Agios Panteleimon", célèbre Église grecque orthodoxe du quartier.
Nouaouze, fis d'aristocrate afghan, fait les poubelles du quartier entre 20 heures et une heure du matin.
Chiite Hazara chassé par les talibans, il a d'abord émigré en Iran où il a perdu sa femme et ses sept enfants, dans le tremblement de terre de Bam.
Maroquinier, boulanger, maçon... Naouzé sait tout faire mais ne trouve pas d'emploi.
Sa nouvelle famille est installée dans cette cave louée 170 euros par mois.
Naouzé, de retour chez lui après une nuit de travail.
Ce qu'il trouve lui rapporte cinq, dix, quinze euros les très bons jours. Pas de quoi nourrir la famille.
Chez lui, avec Simine, sa femme. Des tapis, un bouquet de fleurs en plastique, une vieille télé récupérée dans une décharge.
L'unique fenêtre sur cour.
Assef, l'ami, est là depuis dix-sept ans.
Simine, son épouse : " Je rêve d'ailleurs".
"Quand on n'a rien à donner à manger aux enfants... on finit par se disputer."
La chambre des trois enfants : un tapis, des coussins, des couvertures.
Le week-end, les gosses regardent la télé.
Réveil à l'aube : un verre de lait au petit-déjeuner.
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