
La majorité des Sénégalais qui ont opté pour la Tunisie pour poursuivre leurs études ou projet professionnel rencontrent des difficultés qui entravent leur épanouissement. Un problème qui, selon eux, s'est aggravé avec le Printemps arabe. Ils demandent aux autorités de reconsidérer leurs conditions de vie pour leur venir en aide.
Les Sénégalais disent être de plus en plus victimes de stigmatisation et de discrimination. Comme explication, ils avancent que la mentalité des jeunes arabes a changé avec la révolution.
Ndiaga Ndiaye est nostalgique de leur situation d'antan : « Avec Ben Ali, nous ne subissions pas de discrimination, aucun Tunisien n’osait nous agresser verbalement. Il disait qu’il ne fallait pas toucher aux étrangers puisqu'ils viennent étudier. Les Tunisiens avaient peur de nous, ils nous respectaient. Quand on portait plainte, il suffisait d'avoir sa carte de séjour pour être sûr que justice sera rendue. Avec la révolution, on n’est plus sûr d'avoir ces acquis et les Tunisiens sont toujours euphoriques par rapport à la révolution, ils ne se gênent donc pas pour nous tenir des propos parfois racistes ».
Un autre Sénégalais trouve que les autorités du Sénégal doivent reconsidérer les conditions de vie de leurs compatriotes vivant en Tunisie. Cet étudiant dénonce les barrières érigées entre les étudiants originaires de l'Afrique subsaharienne et ceux qui du Maghreb. Il rapporte que les étudiants « noirs » logent dans un même bloc en général au dernier étage d'un immeuble. « Nous vivons séparés des autres groupes. Nous rencontrons d'énormes difficultés. À cela s'ajoute que les étudiants qui ne suivent pas une formation professionnelle n’ont droit qu'à un seul repas par jour ». Selon notre interlocuteur, les étudiants étrangers qui bénéficient de la bourse tunisienne ont une meilleure condition de vie.
Faute de bourse nationale, les étudiants sénégalais sont obligés de trouver de petits emplois temporaires. Ils assurent le service d'un dîner ou d'un cocktail moyennant 40 dinars soit environ 13 000 FCFA.
Cependant, malgré les quelques problèmes rencontrés, certains comme Absa Diawara restent déterminés à réussir leurs études. Cette dernière dit ne pas ressentir la marginalisation décrite par ses compatriotes. A l’en croire, le milieu intellectuel dans lequel elle évolue inhibe certaines pratiques. « Les étudiants sont un peu introvertis parce qu'ils ne comprennent pas très bien le français. Ils ont une ouverture d'esprit exempt de comportement xénophobe ».
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