En tenue de sport noir et blanc, les yeux rivés sur les touches de son téléphone portable qu’il manipule délicatement. Confortablement assis sur son fauteuil installé sous la fenêtre d’où s’échappe un courant d’air qui rafraîchit le luxueux et gigantesque salon, Thione Seck se prête, sans détours aux questions de « La Sentinelle ». Dans cet entretien servi comme dessert après un succulent « thiou » pris au déjeuner, le lead vocal du Raam Daan se régale de son franc-parler et de sa fermeté. Sans porter de gants, il livre ses intimes convictions. Sa vie, son parcours, ses déceptions et ses regrets, sa famille, ses rapports avec Youssou Ndour et Mathiou… Il ne laisse rien. Entretien
Vous êtes à combien d’années de musique ?
Je suis dans la musique depuis trente ans.
Quel bilan tirez-vous de ce parcours ?
Le bilan est généralement positif. Je ne peux pas dire que j’ai produit toutes les chansons que j’ai voulues produire, mais j’en ai chanté une partie. J’ai assisté aux grands évènements et aux grands spectacles, j’ai vécu aussi certains moments de bonheur et de malheur. Ce parcours m’a également permis de découvrir des artistes que j’ai écoutés dont des jeunes talents. J’ai perdu beaucoup d’amis décédés de même que des fans et des parents. De mon vécu, j’ai eu beaucoup d’informations de par le monde concernant beaucoup de secteurs. J’ai assisté à nombre de changements dans le monde. Donc, en tenant compte de tout cela, je ne peux que tirer un bilan positif de ma carrière. Mais, comme nous suivons tous notre destin tracé par Dieu, il nous revient de Lui rendre grâce. Je ne peux pas tirer un bilan sans relever les différentes collaborations artistiques qui ont jalonné mon parcours, mais nous sommes obligés de faire avec. Je m’honore d’être un griot et fils de griot, en cela, je ne connais et ne vis que pour et par la musique. Je ne sais rien faire d’autre que la musique. C’est pourquoi, j’essaie de donner le meilleur de moi.
Vous avez aussi formé des artistes ou participé à leur émergence. Quels en sont vos fiertés et vos regrets ?
Je ne parlerai pas des personnes que j’ai formées. De la même manière, je souhaite ne pas m’épancher sur les succès et les regrets. J’aurais aussi souhaité que l’on n’aborde pas cette question.
Votre parcours a évolué, à mon avis, en dents de scie avec aussi des mutations. Comment avez-vous vécu vos différents passages de la musique moderne à la traditionnelle et inversement ?
Je n’ai pas commencé par la musique traditionnelle, mais plutôt par la musique moderne. J’ai commencé par le Star Band du défunt Ibra Kassé où j’ai fait un an grâce à Laye Mboup. Après mon départ, j’ai intégré l’orchestre Baobab où je suis resté cinq ans. C’est à la suite de cela que j’ai décidé d’aller faire de la musique traditionnelle. En ce moment, c’était une musique très appréciée des mélomanes. En effet, il se trouvait que je m’absentais un peu trop au sein du Baobab parce que je jouais toutes les semaines. Alors, on m’a demandé de choisir entre le Baobab et mon groupe traditionnel, j’ai pris la décision de continuer avec la troupe. Après deux ans de travail, j’ai essayé de me lancer dans une carrière internationale en me rendant en France, mais la sélection a tiré en longueur de sorte que je n’ai pas pu rester. A ce moment, Paco Rabbane qui voulait aider la musique africaine, avait lancé un projet de production des artistes africains. Nous étions nombreux mais l’attente de mon tour a été très longue alors que je ne pouvais plus attendre. Le climat était hostile car je ne supportais pas le froid encore moins la neige, finalement j’ai décidé de rentrer. A mon retour, j’ai acquis le matériel de musique de Demba Ndir. Ce dernier avait formé un orchestre qui s’appelait « Jalooré », mais le projet n’avait pas tenu plus de deux mois. J’ai pu acheter le matériel par le biais de la Sonaga. Et le Raam Dann fut ainsi créé. J’avoue que c’était très difficile. (il insiste). Car, démarrer un groupe sans aucun appui, sans sponsor et avec toutes les charges que cela nécessite, ce n’est pas facile. Mais, avec le soutien et l’appui en permanence de Dieu, on est arrivé au stade où nous sommes actuellement.
Pour revenir à votre voyage en France, avec des informations selon lesquelles vous aviez été interpellé pour vente de drogue avaient circulé…
Je me rappelle bien ! A l’époque, j’étais dans la ville de Caen chez un ami du nom de Malick Ndoye, ancien joueur des Niayes de Pikine. D’ailleurs, la persistance de cette rumeur était une des raisons pour lesquelles j’avais décidé de rentrer au Sénégal. Car, il est plus facile de détruire que de construire. Mais, je n’avais jamais pensé que les gens allaient porter de telles accusations contre ma personne. Mais, quand on est un artiste, de telles choses ne peuvent pas ne pas se produire. D’ailleurs, c’est en réplique à ces rumeurs que j’avais composé le morceau « siiw du jaami boroom ».
Quels sont les moments les plus difficiles de votre carrière ?
J’ai vécu des moments très difficiles et sur lesquels je ne trouve pas nécessaire d’y revenir. L’essentiel est que j’ai pu les surmonter. J’ai été déçu partout.
Par qui ?
Il n’est pas nécessaire de citer. Retenez simplement que j’ai subi beaucoup de déceptions et dans tous les sens. J’ai souffert en amitié, mais j’ai réussi à tenir le coup. J’ai esquivé nombre de coups et évité beaucoup de pièges.
Des pièges de la vie ou tendus par des hommes ?
Les pièges sont tendus par les hommes.
Ces hommes à qui vous faites allusion sont du métier ou sont de votre entourage ?
Je préfère m’en arrêter là. Dieu m’a préservé de ces pièges et je L’en remercie. Beaucoup de gens avaient qualifié mon ascension d’un feu de paille tandis que d’autres avaient juré d’user de tous les moyens pour que je ne réussisse pas, mais le Tout-Puissant a anéanti leurs desseins.
Est-ce que vous rencontrez ces gens ?
Bien sûr. Et rien n’a changé dans nos rapports. J’entretiens de bonnes relations avec eux. Mieux, parfois il m’arrive de remettre à certains d’entre eux quelque chose en guise de soutien. C’est la vie.
Il y a une idée très répandue sur votre personne et selon laquelle Thione est un homme très difficile. Qu’est-ce qui explique ce jugement presque unanime ?
Quand on n’est pas hypocrite, on ne ment pas, on vit selon des principes tout en ayant foi en Dieu. Il y a des gens avec qui on ne peut pas composer. Ce sont des personnes comme cela qui portent un tel jugement sur ma personne. On ne peut pas juger une personne qu’on ne fréquente pas et, les Sénégalais ont le défaut de croire à tout ce qui se dit. L’autre défaut est qu’ils condamnent plus celui qui se venge que celui qui fait du tort. En plus, il faut se frotter à une personne pour connaître son tempérament. On ne réagit pas quand on ne t’a rien fait.
Donc, ce jugement vous est collé parce que vous réagissez aux attaques ?
Ce n’est pas pour le plaisir de rendre coup pour coup que je le fais mais, parfois, c’est pour amener son vis-à-vis à connaître les limites à ne pas franchir.
C’est peut-être la raison pour laquelle vous vous êtes battus récemment avec votre petit frère ?
Vous les journalistes êtes toujours mal informés. Ce n’est pas mon petit frère mais plutôt mon grand frère. D’autres ont même dit que je me battais avec un de mes musiciens, ce qui n’est pas le cas. C’est pourquoi, je vous invite à plus de rigueur dans la vérification des informations qu’on vous donne. C’est pour cela que le Président Wade vous en veut parfois.
Vous lui donnez une occasion de justifier ses tirs sur la presse… Mais, il a raison, car dès fois, vous dites des choses incroyables. Un travail doit être fait de la manière la plus saine possible, c’est ce qui permet d’être fier de ce que l’on fait et c’est ce qui rend licite ce qu’on y gagne. Votre rôle est de réveiller les consciences car il y a de ces écrits qui peuvent briser des vies.
Est-ce une raison pour exercer des violences sur les journalistes et détruire leur outil de travail ?
Pas du tout ! Je ne suis pas d’accord avec de telles pratiques et c’est anormal. Même si Me Wade a parfois raison sur vous, ce n’est pas une raison pour qui que ce soit d’aller saccager des locaux. C’est injuste. Cela peut aussi dépendre du degré de colère des acteurs qui n’arrivaient plus à tolérer certaines choses.
Nous sommes dans un Etat de droit, pourquoi ne pas se plaindre auprès des instances qualifiées au lieu de se faire justice ?
C’est la vie. S’il n’y avait pas de voleurs ou de brigands, la Police n’aurait pas sa raison d’être. Dans toute chose, il y a le plus et le moins.
Revenons à la bagarre avec votre frère. Doit-on se battre avec son grand frère ?
Tout est parti d’une discussion en interne. Ce jour-là, je jouais dans un lieu où il y avait trop de monde. En un moment donné, mon fils Waly était sur scène en train de chanter. Mon grand frère, mon petit frère Ousmane Seck, et moi, étions à côté de ma voiture pour discuter. Au cours des échanges, mon grand frère s’est mis à crier jusqu’à attirer l’attention des autres. Je lui ai fait remarquer qu’il ne se comporte pas en autorité. Il n’a pas aimé la remarque que je lui ai faite et il s’est mis en colère. Je précise que ce n’est pas moi qui ai cherché la bagarre, c’est lui qui m’a envoyé un coup de poing.
Et vous avez laissé passer ?
(D’un ton ferme). Non ! C’est lui qui m’a envoyé un direct que j’ai esquivé. Et quand les gens nous ont séparés, il est reparti avec une mâchoire enflée. Moi, je suis rentré dans la salle et j’ai continué à jouer jusqu’à la fin.
Au sein de votre famille…
(Il coupe net) On ne parlera pas de la famille !
Il vous est reproché de vouloir trop gérer vos frères. N’est-ce pas ce paternalisme poussé qui est à l’origine de ces différends ?
Je ne parle pas de ma famille. Je n’en parlerai plus. Mieux, maintenant, à part mon épouse et mes enfants, je n’ai plus de famille.
Qu’allez-vous faire de vos frères…
(Il coupe) Je crois avoir été bien clair. A part ma femme et mes enfants, je n’ai plus de famille. Cette question est close, on peut passer à autre chose.
Comment alliez-vous votre vie de famille à votre métier ?
On ne peut pas faire une omelette sans casser des œufs. Je vis de la musique et je fais vivre ma famille avec cette activité. C’est sur ce chemin que Dieu m’a mis et je subviens à mes besoins et aux leurs. Je voyage beaucoup, j’essaie de faire avec et la famille fait de même. Je joue tous les mercredi, vendredi, samedi et dimanche, cela fait que je n’ai pas assez de temps à consacrer à la famille. Je n’ai même pas le temps de communiquer avec mon épouse. Mais, si je ne joue pas, je ne m’en sors pas, encore moins la famille.
Donc, vous ne devez pas avoir de temps pour une seconde épouse ?
Je n’y pense même pas. Mon travail me prend beaucoup de temps de sorte que je n’arrive pas à dormir correctement. Rien ne peut remplacer un sommeil nocturne et, déjà que j’en manque. Il y a trente ans que j’exerce ce métier, il faut faire avec.
Et pourtant, vous mettez le pied à l’étrier à votre fils, Waly. Est-ce pour préparer la relève ?
Il avait opté pour le football, car il joue mieux le foot que la musique, mais nous ne sommes pas tombés sur le bon filon. Quand on veut faire une carrière en Europe, il faut d’abord avoir des bras longs. On a essayé, mais ça a pris du temps sans aboutir. Ainsi, je lui ai suggéré de venir chanter comme il en a les prédispositions. Je veux qu’il assure la relève s’il plaît à Dieu.
Il vous reste combien de temps pour décrocher ?
Cela est de la volonté divine. S’il ne dépendait que de moi, j’aurais arrêté aujourd’hui.
Vous devez être financièrement bien assis pour prendre votre retraite ?
Tu n’es pas sûr de ce que tu dis, et personne n’en est certain. On ignore si j’ai des dettes ou si je dors tranquillement. Tu n’en sauras pas plus. Je répète seulement que ma retraite dépend de Dieu. Peut-être que si je la prends, il y aura des changements ou peut-être que certaines personnes seront plus à l’aise.
A qui faites-vous allusion ? Est-ce que Thione Seck dérange ?
Peut-être que des gens seront libérés si je décide d’arrêter la musique.
Quels rapports entretenez-vous avec vos musiciens ?
C’est comme des relations de père et de fils, de frère et d’amis de même génération. Nous sommes dans un groupe où chacun apporte sa pierre à l’édifice.
Quel est leur statut ? En clair, ils sont sous contrat ou sont payés par cachet ?
C’est entre eux et moi.
Qui compose les textes de Thione Seck ?
Thione Seck lui-même. C’est moi aussi qui arrange la musique. Il n’y a que moi qui fais 100%. Il y a des musiciens comme moi qui chantent très bien mais qui n’arrivent pas à arranger leur musique. Tout cela, j’en remercie Dieu qui m’en a donné les capacités.
Votre répertoire est étroitement lié à un titre qui a fait fureur : Mathiou, du nom de votre ami qui a connu des déboires avec une bande de mineures. Comment avez-vous vécu ces moments ?
Mathiou est mon ami. Je souffre plus pour son épouse car Dieu lui a donné une belle femme, très correcte et très réservée. C’est dommage que d’ici quelque temps, ses enfants vont souffrir de ce fait. Est-ce que les faits dont il a été accusé sont avérés ? Je n’en sais rien. Mais je n’ai pas compris le fait que la bande de filles n’ait pas été interpellée et arrêtée. Les témoignages du père de la fille suffisaient pour ne pas inquiéter Mathiou. Le père a soutenu qu’il connaît bien sa fille, qu’elle n’est pas bonne et a l’habitude de fuguer. On devait tenir compte du témoignage de ce père. Mais, la peine de trois ans est très lourde. Toutefois, n’eussent-été les épreuves, les hommes oublieraient l’existence de Dieu. Mathiou a commis une grosse erreur. Car, il vaut mieux clamer son innocence que de défendre les actes posés. Qu’est-ce qu’il faisait dans ce lieu ? Il ne devrait pas y être. J’espère que Dieu a voulu lui montrer le chemin à suivre. Il doit savoir qu’il n’est pas n’importe qui. On n’est pas quelqu’un parce qu’on a de l’argent, Dieu peut relever une personne à un niveau tel qu’elle ne passe pas inaperçue. Tel que je le connais, il a beaucoup de regrets.
Lui avez-vous rendu visite en prison ?
Tu n’en auras aucune information.
Votre manière de vous habiller est maintenant une mode dans le groupe. Est-ce une exigence ?
J’essaie d’être le plus correct possible et je crois que cela doit être la position de tout le monde. L’image que les gens avaient des musiciens est différente de celle d’aujourd’hui. Avant, aucun musicien n’osait se présenter devant une famille pour demander la main d’une fille. Ça a changé. Les musiciens ont démontré qu’ils peuvent exercer le métier sans boire de l’alcool ni prendre de la drogue etc. Les enfants sont éduqués selon la tradition islamique. Tout cela fait que le musicien est maintenant respecté, bien vu et est reçu partout. Je suis chevalier de l’Ordre national du mérite. Qui pouvait y penser il y a quelques années ? Mes collègues musiciens et moi sommes consultés sur tout ce qui se fait actuellement.
Quelle place occupe la religion dans la vie de Thione Seck ?
Une place primordiale. Je suis né musulman et je m’honore d’être parmi la famille du Prophète Mohamed (Psl). C’est un avantage.
Vous êtes absorbé par votre travail. Est-ce que vous priez aux heures convenues ?
Je pratique les prières normalement. Dieu offre toujours des issues de secours. Quand la fatigue me tient, je me repose pour ensuite prier. Mais, c’est l’exception, je prie aux heures indiquées.
Est-ce que Thione fume ?
Oui.
Avez-vous goutté à l’alcool ou touché à la drogue ?
Pas une seule fois de ma vie, je n’ai touché à ces deux choses.
La chanteuse Aby Ndour a manifesté son désir de faire un duo avec vous. Où est-ce que vous en êtes ?
Nous y sommes. Les textes sont prêts. Elle parle d’un duo, mais je veux des duos. On n’a pas encore commencé parce que je n’ai pas encore de temps.
On rapporte qu’elle a beaucoup joué à vous rapprocher de Youssou Ndour ?
Elle y est pour beaucoup. Elle y a beaucoup joué.
Maintenant que vos rapports avec Youssou Ndour sont au beau fixe, avez-vous un projet commun ?
Nous n’avons pas de projets en commun, mais je crois que nous n’aurons plus de problèmes.
Est-ce à dire que vous avez su taire les divergences…
Lui comme moi avons une part de responsabilité dans la brouille qu’il y avait entre nous. Nous avons laissé faire en assistant, sans réagir, au tiraillement de nos fans. Pendant des années, Youssou ne connaissait pas mon domicile et inversement. On ne se parlait pas et personne d’entre nous ne se rendait aux lieux où jouait l’autre. Nous sommes tous les deux fautifs, mais avec le temps, le tir a été rectifié. Je loue le fait qu’il se soit déplacé avec ses amis pour venir à moi parce que s’il était resté chez lui et que je fasse de même, les retrouvailles ne seraient pas possibles. Je salue vraiment cet acte qu’il a posé.
Vous aviez chanté « numéro 10 » (hommage à l’ancien Président Abdou Diouf), un titre qui avait fait beaucoup de bruits à l’époque. N’avez-vous pas regretté ce morceau ?
Je ne regretterai jamais. Si c’était à refaire, je l’aurais refait. Dans ce morceau, je n’ai fais que relater des faits assurément incontestables. D’ailleurs, à l’occasion d’une audience avec le Président Wade, je lui ai dit ce que je t’ai dit.
Il vous a interpellé sur la question ?
Il ne m’a pas interpellé et ne me l’a pas demandé. Les discussions étaient telles que je ne pouvais pas ne pas en parler. Il n’avait pas besoin de me le demander, car, parfois, les contours d’une décision suffisent aux esprits alertes pour comprendre certaines choses. Avant cela, un des anciens ministres de Wade avait dit : « Thione Seck était mon chanteur préféré mais je me suis démarqué de lui quand il a chanté numéro 10. » Je ne lui en avais pas tenu rigueur parce qu’il n’avait pas compris. Ce sont des propos qu’il avait tenus comme ça, mais il les a retirés après. D’ailleurs, il a présidé un des mes anniversaires avec une forte délégation.
Qui est ce ?
C’est Modou Diagne Fada. Voilà quelqu’un qui aime Thione Seck. Quand il était étudiant, il achetait toutes les cassettes que je sortais pour m’imiter.
Mûrissez-vous le projet de composer un autre titre pour relater les faits d’aujourd’hui comme vous l’aviez fait avec numéro 10 ?
J’ai dit plus haut qu’il y a des morceaux que j’ai chantés et il reste d’autres dont je n’ai pas encore eu l’occasion de sortir. Si j’ai le temps et que Dieu me donne la force, je les chanterai. Sinon, je les donnerai à mon fils.
Comment appréciez-vous cette ruée des jeunes vers la musique ?
Je trouve cela très normal. Il faut que chacun cherche un os à croquer. C’est normal que les gens aillent lutter pour trouver de quoi survivre, il en est de même pour la presse qui constitue un rempart pour beaucoup de gens. Lorsqu’une balle est tirée, chacun court vers la direction où il espère trouver un refuge. C’est comme cela qu’il faut appréhender la question. Les bons musiciens sont connus et se connaissent, les moins bons sont aussi connus et ils se retrouvent dans ce qu’ils font.
Quel a été le plus beau jour de votre vie ?
Le jour où j’ai eu un enfant que j’ai baptisé Seydina Mohamed (Psl).
Le jour le plus malheureux ?
Il y en a plusieurs, car les jours de malheur sont plus nombreux que ceux de bonheur. Je ne peux rester ici à en citer, on risque d’y passer la nuit. Ce n’est pas la peine d’insister, je ne citerai pas.
Photo : Thione Ballago Seck, Lead vocal du Raam Daan
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