
Bacary Camara de son nom. Il est jugé pour meurtre aux Etats-Unis, accusé d’avoir violé puis tranché la gorge de sa petite-amie, Rita Morelli, une étudiante du Manhattan Community College, âgée de 36 ans.
Sa ligne de défense ? Camara se dit victime d’un mauvais sort, et veut appeler à la barre un sorcier-guérisseur, selon le New York Post, qui indique que l’idée de faire témoigner ce dernier, est loin de faire rire les procureurs de Manhattan.
Et d’indiquer qu’il a été demandé au tribunal, par écrit, de refuser la comparution d’un sorcier-guérisseur, une 'profession' qui n’est pas reconnue au pays de l’Oncle Sam. « C’est insensé et ridicule, nous sommes aux Etats-Unis et pas dans un pays du tiers-monde », a tempêté un cousin de la victime, Giorgio Morelli dans les colonnes du New York Post. « Cela ressemble à une plaisanterie de mauvais goût. C'est une insulte pour les parents de Rita, qui ont souffert autant. Et une insulte pour ces femmes innocentes qui, chaque jour, font face aux actes des hommes violents comme monsieur Bakary Camara », a-t-il poursuivi. Les faits se sont passés le 23 novembre dans l’Est de Harlem où Rita Morelli a été retrouvée, dans son appartement, égorgée, plusieurs coups de couteau dans la poitrine.
Habitant le Bronx, Avenue Valentine où il a été arrêté, Bacary Camara a toutefois admis qu’il est devenu obsédé, l’année dernière, de Rita Morelli, un citoyen italien, lorsqu’ils travaillaient ensemble dans la même boutique de vêtements haut de gamme, à Broadway ouest. Elle s’occupait des soldes, lui était agent de sécurité. Cependant, impossible de dire si les deux étaient amants, comme le martèle Camara dans une lettre confidentielle qu’il a remise aux policiers, lors de son arrestation au lendemain du meurtre.
Quant à Giorgio Morelli, il reste persuadé que sa cousine, Rita, « très élégante, aimant la bonne nourriture, les musées et la haute couture, ne se serait jamais compromise avec une personne d’un niveau aussi bas que celui de Camara ».
Née au Sénégal et grandi aux Etats-Unis, Bacary Camara, marié à deux reprises et père de deux enfants, croit être victime d’un sort. Toujours dans sa lettre-confidence, Camara explique : « j’ai rencontré Rita Morelli, nous avons été amis pendant neuf mois avant d’entretenir une relation amoureuse », se rappelle-t-il. Evoquant la magie noire et se disant victime d’un mauvais sort, il poursuit et tente de justifier son acte : « j’entends une voix qui me dit, tu dois faire ça, tu dois faire quelque chose de mal, blesser des personnes (…) ; ils peuvent vous faire faire n’importe quoi, ils peuvent vous tuer même ou vous envoyer en prison ; c’est une malédiction (…) je suis allé chez mon ex-petite-amie, Rita, aux environs de 20 heures ; je l’ai tuée… et je veux être tué, c’est la seule façon, pour moi de ne pas retourner en prison, autrement je ferai du mal à d’autres personnes ». « J’ai souvent pensé me suicider, mais je suis incapable de me tuer », se justifie le meurtrier dans un anglais boiteux, une lettre de quatre pages qu’il remise aux policiers venus procéder à son arrestation.
Jugé pour meurtre au premier degré, Bacary Camara encourt la peine capitale. Un procès qui risque de faire mouche dans l’histoire judiciaire des Etats-Unis, le procès de la sorcellerie, ou de la magie noire, pourrait-on dire.
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