Dakar, 10 oct (APS) - Mercredi matin, ministère des Sénégalais de l'extérieur. Dans le lot des 52 candidats à l'émigration clandestine rapatriés de Bamako via un bus affrété par l'Etat, on distingue un adulte, visiblement aussi exténué que les jeunes qui descendent un à un du véhicule, l'air hagard.
L'homme n'est pas un officiel, mais il est plutôt le père d'un des refoulés. Mû par l'amour filial, il a pris sur lui de se rendre au Mali dés qu'il a eu ouï dire que son fils, en partance pour l'Espagne, y a échoué après avoir été arrêté au Maghreb.
''Lorsque j'ai appris que mon fils était à Gao (Mali), j'ai utilisé l'argent qu'on m'avait confié pour aller le chercher et le ramener à la maison. Je ne pouvais pas laisser mon enfant dans la souffrance'', raconte Moussa Ndongo.
Mazette ! Après les pleurs et embrassades suscités par le bonheur de revoir un fils qu'on croyait presque perdu dans les contingences de l'aventure, Moussa réalise qu'il n'a plus d'argent pour rentrer au bercail avec son rejeton. Qu'à cela ne tienne, il reste avec lui et les autres camarades de galère, vivant dans l'attente du bus du ministère des Sénégalais de l'extérieur qui dont ramener tout ce beau monde au pays.
''Compte tenu de mes faibles ressources, j'ai patienté pour rentrer sur Dakar à bord du bus affrété par le ministre des Sénégalais de l'extérieur'', renseigne M. Ndongo qui a fini par faire le voyage avec les 52 candidats malheureux à l'émigration clandestine.
Intarissable, il raconte ainsi les conditions de séjour au Mali : ''j'ai trouvé mon fils dans des conditions extrêmement difficiles. Il était sans argent, malade, affamé. Nos enfants vivent l'enfer du Sahara'',
Malgré son âge avancé --il est à la retraite-- et les rigueurs du voyage que révèlent ses pieds enflés, il ne regrette rien de son odyssée et enjoint ''tous les autres pères de famille à aller chercher leurs enfants qui errent actuellement avec toutes les difficultés du monde sur le chemin de l'émigration clandestine''.
Selon lui, plusieurs jeunes Sénégalais lancés sur les chemins de l'émigration éprouvent moult difficultés au Mali où ils se sont échoués, en dépit de l'assistance que leur prodiguent à Bamako certains compatriotes comme les membres des familles Diacko et de Keur Serigne bi.
''Là, nos jeunes sont bien traités en attendant de revenir chez eux ou de poursuivre leur chemin'', souligne M. Ndongo avant d'ajouter que la solution au problème est détenue par les parents qui doivent, selon lui, s'employer à ôter de la tête de leurs enfants l'idée d'entreprendre ''des voyages si pleins de risques''.
SG/CTN
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