Près de 20.000 vies sauvées, des dizaines de passeurs arrêtés et plus aucun naufragé: le chef de la Marine militaire italienne a vanté jeudi les résultats de l'opération Mare Nostrum lancée en octobre après deux tragédies en mer.Depuis le début de l'opération, entre le 18 octobre et le 10 avril, l'Italie a sauvé exactement 18.546 migrants. Et ces chiffres augmentent rapidement, a déclaré l'amiral Giuseppe De Giorgi au cours d'une conférence de presse. "Ainsi aujourd'hui, nous suivons six embarcations", a-t-il indiqué. L'opération, lancée en octobre après la mort de 400 personnes dans deux naufrages au large de la petite île sicilienne de Lampedusa et de Malte, "nous coûte environ neuf millions d'euros par mois, entièrement financés sur le budget de la Défense.
" En moyenne, cinq navires militaires avec leurs hélicoptères et plus de 900 soldats et officiers participent quotidiennement à l'opération baptisée Mare Nostrum, du nom donné à la Méditerranée par les Romains dans l'Antiquité. L'amiral De Giorgi a par ailleurs réfuté l'idée, propagée par des partis de droite en Italie, selon laquelle cette opération encourage l'immigration clandestine. "Il n'y a pas davantage d'immigrés, il y a simplement moins de morts", a-t-il dit, montrant un document selon lequel le nombre d'immigrés arrivant en Italie a subi une brusque hausse à partir de mai 2013 et non pas à partir d'octobre, lorsque l'opération a débuté. "Pas un seul naufragé" depuis le début de l'opération Cette hausse, +224% entre 2012 et 2013, est due à des phénomènes de société et géo-politiques, comme la situation en Syrie, mais depuis le lancement de l'opération "il n'y a pas eu un seul naufragé", a fièrement revendiqué l'amiral.
Au cours de l'opération, deux "navires-mères", utilisés par les trafiquants pour rapprocher les immigrés des côtes italiennes avant de les abandonner sur de petites embarcations, ont été saisis et 66 passeurs présumés arrêtés, a ajouté l'officier. La saisie de l'un de ces navires-mères s'est produite à l'issue d'une course poursuite de plusieurs heures à la fin de laquelle un navire militaire a même effectué des tirs de sommation, "avec des armes d'un calibre qui allait grandissant", obligeant les trafiquants à s'arrêter. "Depuis, le trafic en provenance d'Egypte avec les navires-mères a pratiquement cessé. Maintenant nous secourons essentiellement des embarcations en provenance de Libye", a expliqué l'amiral.
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