A 201 km/h sur l'A36 : l'international sénégalais Jacques Faty affirme qu'il était au volant

Rebondissement hier dans l'affaire du footballeur sochalien Charly Davies. Jacques Faty, l'international sénégalais, soutient qu'il a demandé à son partenaire, présent dans le Q7 au moment des faits, de prendre sa place.

L'affaire Charly Davies a pris un tournant inattendu hier après-midi. Arrêté sur l'A36 dans la nuit de samedi à dimanche dernier, à hauteur de Dole, l'international américain du FC Sochaux Montbéliard ne serait finalement pas le conducteur de l'Audi Q7 contrôlée à 201 km/h. C'est en tous cas la version de Jacques Faty, un autre footballeur sochalien.

De Dakar, où il prépare le match qui va opposer ce soir le Sénégal à l'île Maurice, le défenseur du FC Sochaux a contacté hier notre rédaction jurassienne, sur les conseils de son club, pour rétablir sa vérité. « J'ai eu Charly ce matin (ndlr : hier matin) au téléphone. Il m'a dit « T'as vu la presse?». Quand je me suis aperçu de l'ampleur que ça prenait, j'ai donc décidé de parler ».

Jacques Faty revient donc sur cette fameuse nuit du samedi 2 au dimanche 3 septembre. Il est une heure du matin. « Avec Charly, nous nous rendions sur Paris. J'étais au volant de mon Audi Q7 et, c'est vrai, je roulais assez vite. A un moment, j'ai vu que je venais d'être attrapé par des jumelles. Dans le rétroviseur, j'ai aperçu le gyrophare des gendarmes qui partait à ma poursuite ».

En une fraction de seconde, tout s'accélère. « Je me suis garé sur la bande d'arrêt d'urgence, j'ai éteint le moteur. (Silence). Et là, je l'avoue, j'ai paniqué. J'ai demandé à Charly de prendre ma place au volant. Comme il était Américain, je me suis dit qu'il ne risquait rien. Au maximum une amende et puis c'est tout. Je ne pensais pas que tout cela allait prendre de telles proportions. Les gendarmes ont pris son identité, lui ont interdit de prendre le volant. C'est donc moi qui suis reparti avec la voiture. Comme je l'avais laissée en fait...».

D'où le mea culpa de Jacques Faty. « Aujourd'hui, c'est mon devoir d'assumer mes actes. Charly a été accusé injustement. Un an après son grave accident de la route, il passe pour un inconscient alors qu'il n'y est pour rien. Il a juste accepté de me rendre service...Sur le coup, j'ai pris peur. On n'a pas pensé à tout ça. Avec du recul, j'aurais dû me poser toutes ces questions-là. J'ai fait une erreur et j'en suis sincèrement désolé ».

Désormais, Jacques Faty n'a qu'une hâte : prendre ses responsabilités. « Dès mardi et mon retour en France, je vais prendre contact avec Maître Lesage, mon avocat parisien, pour assumer ce qu'il faudra assumer. Pour que tout rentre dans l'ordre ».

Un vœu pieux, presque louable, après une telle bourde. Reste que Charly Davies et Jacques Faty vont désormais devoir jouer sur un terrain qu'il maîtrise mal : celui du judiciaire.

Cyrille Brero

Pour outrage et fausse déclaration, Davies et Faty encourent 6 mois de prison

Même si les déclarations de Jacques Faty sont exactes, encore va-t-il falloir le prouver, étant donné que c'est bien Charlie Davies qui était au volant au moment de l'interpellation. Une enquête devra être ouverte. Comme le fait de déclarer qu'une autre personne était au volant en cas de flash au radar automatique, cet acte est pénalement répréhensible et inscrit au code de la route. Sur cette question de droit, nous avons interrogé le Procureur de la République de Lons-le-Saunier, Virginie Deneux, de permanence ce week-end au Parquet. « Sur cette affaire, il faudra connaître les circonstances précises de l'interpellation. Ce n'est pas seulement le fait de permuter de conducteur qui est punissable mais la fausse déclaration devant un officier de police judiciaire, qui peut être considérée comme un outrage.» Si les circonstances se confirment, Faty et Davies se seraient tous les deux rendus coupables d'outrage et encourraient chacun 6 mois de prison et 7500 euros d'amende.