Selon l'entourage du couple présidentiel, des dizaines de personnes ont tenté d'entrer dans le théâtre. Le chef de l'État, qui assistait alors à une représentation, a été "sécurisé" pendant quelques minutes avant de pouvoir retourner voir la pièce jusqu'à la fin.
La Préfecture de police de Paris a confirmé que les manifestants n'étaient pas parvenus à entrer.
"Tous ensemble, grève générale"
Le président, qui aime sortir discrètement dans Paris pour aller au restaurant ou au théâtre, a quitté les lieux en voiture vers 22 h sous escorte policière.
Aux cris de "tous ensemble, grève générale", les manifestants ont fait face pendant environ une heure à de nombreux policiers déployés devant l'établissement du 10e arrondissement de Paris.
Emmanuel et Brigitte Macron assistaient à une représentation de "La Mouche" quand le journaliste militant Taha Bouhafs, assis trois rangs derrière, a twitté des photos qui ont incité des militants à venir perturber le spectacle, selon un proche du président.
"Dans quel régime sommes-nous..."Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle)
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) January 17, 2020
3 rangées derrière le président de la république.
Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer.
Quelque chose se prépare... la soirée risque d’être mouvementée. pic.twitter.com/0mfwQPwdzr
"On était à l'université Paris 7 pour une université populaire, quelqu'un a reçu un message indiquant que Macron était là, donc on est venus pour montrer qu'on est présents, qu'il y a une contestation contre la réforme des retraites, mais pas seulement", a expliqué Arthur Knight, l'un des manifestants.
De son côté, l'entourage du président a affirmé que celui-ci "continuera à se rendre à des représentations théâtrales comme il en a l'habitude. Il veillera à défendre la liberté de création, afin qu'elle ne soit pas perturbée par des actions politiques violentes".
Selon une source judiciaire, le journaliste militant Taha Bouhafs a été ensuite interpellé et emmené au commissariat, sans qu'il soit précisé vendredi soir s'il avait été ou non placé en garde à vue.
"Les auteurs de ces agressions sèment la violence et la discorde. Nous les ferons reculer par le rassemblement des Français et la solidarité", a réagi le patron des députés LREM, Gilles Le Gendre.L'interpellation filmée de @T_Bouhafs par @vvoldoire : https://t.co/v1BbS3mcHc
— David Dufresne (@davduf) January 17, 2020
Quant au député Insoumis Éric Coquerel, celui-ci a accusé : "dans quel régime sommes-nous pour qu'un président, furieux que des manifestants le conspuent à l'extérieur d'un théâtre, fasse arrêter un journaliste qui s'y trouvait et qui avait osé communiquer sur sa présence ? #monarchie #liberezTaha"
Connu pour avoir filmé Alexandre Benalla en train de violenter un couple à Paris le 1er mai 2018, Taha Bouhafs, avait déjà été placé en garde à vue en juin alors qu'il couvrait une manifestation en banlieue parisienne, s'attirant le soutien d'une partie de la profession. Il doit être jugé le 22 février à Créteil pour "outrage et rébellion".Dans quel régime sommes-nous pour qu’un président, furieux que des manifestants le conspuent à l’extérieur d’un théâtre, fasse arrêter un journaliste qui s’y trouvait qui et avait osé communiquer sur sa présence ? #monarchie #liberezTaha https://t.co/0ZNicyRXtr
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) January 17, 2020
Peu visible en public depuis des semaines, Emmanuel Macron n'a pas fait de bain de foule depuis son passage à Amiens les 21 et 22 novembre, avant la réforme des retraites.
Vendredi, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites, plusieurs autres actions ciblées ont été menées par les opposants à la réforme. Parmi elles, une intrusion au siège de la CFDT, favorable au système universel de retraite par points dénoncé par les grévistes et le blocage de l'entrée de la pyramide du Louvre.
0 Commentaires
Participer à la Discussion