Détenu le plus surveillé de France, le suspect-clé des attentats de novembre dernier à Paris, Salah Abdeslam, a réclamé mercredi à la justice de suspendre le dispositif de vidéosurveillance permanent de sa cellule, qui porte selon lui atteinte à ses droits fondamentaux. La décision du tribunal est attendue vendredi. Seul djihadiste encore en vie des commandos du 13 novembre, Abdeslam est détenu à l'isolement dans une cellule spécialement aménagée à Fleury-Mérogis, en région parisienne, la plus grande prison d'Europe.
Il y vit sous la surveillance permanente d'une demi-douzaine de caméras, un dispositif autorisé par un arrêté du gouvernement mais dont il conteste la légalité. Salah Abdeslam "entend vous demander l'application d'un droit, (...) le droit au respect de la vie privée" et "l'arrêt de cette vidéoprotection", a déclaré son avocat Frank Berton à l'ouverture de l'audience devant le tribunal administratif de Versailles. "Il n'a plus de vie privée, il a une vie publique", a poursuivi l'avocat, en demandant au tribunal de "mettre un terme à cette atteinte manifestement grave et illégale à sa vie privée".
Cette mise sous surveillance, décidée le 17 juin pour une durée de trois mois, a été rendue possible par un arrêté ministériel autorisant un tel dispositif pour prévenir l'évasion ou le suicide - qui pourraient "avoir un impact important sur l'ordre public" - de détenus placés à l'isolement. La mesure "renforce le risque de suicide qu'(elle) entend combattre" Selon la défense, cet arrêté est illégal au regard de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme sur le droit au respect de la vie privée.
Pour elle, de telles mesures doivent être encadrées par la loi et non un simple arrêté. En outre, la mesure "renforce le risque de suicide qu'(elle) entend combattre en fragilisant psychologiquement le détenu", assure-t-elle, citant l'Observatoire international des prisons (OIP). L'avocat a saisi la justice après la visite fin juin d'un député à Fleury-Mérogis. L'élu avait eu accès à la salle de vidéosurveillance d'Abdeslam et décrit ce qu'il avait vu dans la presse, du brossage de dents à la prière du détenu.
La décisison du tribunal est attendue vendredi. Mercredi, le ministre français de la Justice Jean-Jacques Urvoas s'est dit prêt à présenter une loi pour donner "un fondement juridique suffisant" à la vidéosurveillance en prison si la justice devait ordonner la levée du dispositif de la cellule d'Abdeslam.
2 Commentaires
Zipzip
En Juillet, 2016 (17:05 PM)"A RÉCLAMÉ mercredi à la justice de suspendre le dispositif de vidéosurveillance permanent de sa cellule, qui porte selon lui atteinte à ses droits fondamentaux."
Et que penses t-il des vies innocentes qui ont été supprimées gratos??? Ces gens là n'avaient-ils pas droit à la vie?? Ils n'ont même plus de vie publique parce qu'étant à 1 mètre sous terre et sa responsabilité est engagée dans ce massacre.
Dans d'autres pays il n'aurait pas eu la grâce de rester encore en vie à plus forte raison réclamer, exiger des droits.
Niakhoum
En Juillet, 2016 (17:09 PM)Participer à la Discussion