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Les sénateurs démocrates ont infligé une cuisante défaite au président Barack Obama, mardi 12 mai, à l’occasion du vote d’une motion de procédure liée à un projet de traité commercial, le Trans-Pacific Partnership (TPP). Il a en effet manqué huit voix aux républicains, alliés de circonstance du président démocrate, pour accélérer la discussion d’un projet visant à accorder des pouvoirs spéciaux à l’administration en matière de négociations commerciales avec des pays riverains du Pacifique concernés par le projet de traité.
Un seul démocrate, Tom Carper (Delaware) a en fait rejoint les républicains traditionnellement favorables à ce type de traités commerciaux. La procédure accélérée (Fast-Track, ou Trade Promotion Authority) permet à l’exécutif de demander au Congrès d’adopter ou de rejeter le résultat de ces tractations sans possibilité d’amendements. En cas d’échec sur ce point au Congrès, le TPP pourrait encourir le risque d’un enlisement.
La fronde couvait
Depuis plusieurs semaines, la fronde couvait, entretenue par la sénatrice démocrate du Massachusetts Elizabeth Warren. Cette dernière s’inquiétait notamment que les harmonisations réglementaires entre pays signataires prévues par le TPP puissent remettre en cause la réglementation bancaire et financière restrictive imposée après la crise des subprimes (le Dodd-Frank Act), et qui est son cheval de bataille. « Elle a tort », avait tout d’abord assuré le président, jugeant ses craintes « hautement théoriques ». Samedi, l’exaspération de M. Obama avait affleuré au cours d’un entretien. « Elle a totalement tort », avait-il renchéri, presque cassant. En vain.
Même si la défaite du président ne remet pas en cause, en principe, la poursuite des discussions, elle témoigne pourtant des résistances émanant de son propre camp, notamment de la part des organisations syndicales qui ont gardé le souvenir de traités commerciaux coûteux, en termes d’emplois, pour les États-Unis. La sénatrice du Massachusetts n’avait d’ailleurs pas tardé à répliquer au président après son entretien, déplorant notamment les conditions de secret jugées rocambolesques imposées aux parlementaires pour pouvoir consulter les documents liés au TPP, et le poids jugé supérieur des juristes des grands groupes concernés par le traité par rapport aux parlements nationaux.
Signe de cette préoccupation, la candidate démocrate, Hillary Clinton, s’est bien gardée pour l’instant d’apporter son soutien au président. Un silence d’autant plus éloquent qu’elle s’est au contraire inscrite dans sa trajectoire, le 5 mai, sur la question de l’immigration, ou bien sur la réforme du système pénal qui conduit aux incarcérations de masse.
1 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2015 (02:42 AM)Participer à la Discussion