Vendredi 07 Mars, 2025 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
International

Affaire Assange : l'Equateur, le petit pays qui défie les grands

Single Post
Affaire Assange : l'Equateur, le petit pays qui défie les grands

La gauche latino-américaine applaudit. En accordant l'asile politique au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, le gouvernement équatorien s'est attiré la sympathie d'une bonne partie de la population et des gouvernements du continent. La réaction virulente du gouvernement britannique – qui a menacé d'investir l'ambassade équatorienne à Londres pour mettre la main sur M. Assange et l'extrader vers la Suède – a conforté les convictions des Latino-Américains sourcilleux en matière de souveraineté nationale. L'image du petit pays qui défie les grands ravit.

Pour justifier la décision de son gouvernement, le ministre des affaires étrangères, Ricardo Patiño, n'a pas mâché ses mots en commentant la possibilité que Julian Assange soit finalement extradé aux Etats-Unis : "Il n'aurait pas droit à un procès équitable, il pourrait être jugé par des tribunaux spéciaux ou militaires et il n'est pas improbable qu'un traitement cruel et dégradant lui soit réservé et qu'il soit condamné à la peine capitale."

Dans les rangs de l'opposition équatorienne, l'affaire fait grincer des dents. "[Le président] Rafael Correa est un populiste qui veut faire parler de lui, considère Carlos Rojas, chef du service politique du quotidien El Comercio. Sa décision lui permet surtout de redorer son blason en matière de liberté de la presse." M. Correa entretient de mauvaises relations avec les médias privés de son pays. Une vingtaine d'entre eux ont dû fermer depuis le début de l'année.

"SE REPOSITIONNER, AU MOINDRE COÛT"

Pour l'analyste Jorge Leon, "la décision de Rafael Correa obéit à des considérations de politique intérieure". Le président équatorien, qui briguera un nouveau mandat en février 2013, reste très populaire. Mais il est de plus en plus contesté sur sa gauche. "Cette affaire lui permet de se repositionner, au moindre coût, dans le camp des contestataires, juge M. Leon, et sans craindre des représailles de la part des Etats-Unis. Rafael Correa joue sur du velours : il sait qu'il peut compter sur la solidarité des pays latino-américains."

Réuni d'urgence à Washington, le Conseil permanent de l'Organisation des Etats américains est divisé. La majorité des Etats présents ont soutenu Quito, qui demande une réunion des ministres des affaires étrangères pour étudier "les menaces professées par le Royaume-Uni contre l'Etat équatorien et ses locaux diplomatiques". Les Etats-Unis et le Canada s'y sont évidemment opposés.


0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés. --
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email