Emmanuel Macron et Joe Biden ont promis mercredi 22 septembre, lors d'un appel téléphonique, de restaurer la confiance entre la France et les États-Unis après la crise des sous-marins australiens, qui aurait pu être évitée par « des consultations ouvertes » en amont, selon un communiqué commun de l'Élysée et de la Maison Blanche.
Ils se sont parlés. Après une semaine d’expression réitérée de la colère française au sujet de l’accord américano-australo-britannique pour l'Indo-Pacifique, Joe Biden et Emmanuel Macron ont échangé à l’occasion d’un coup de téléphone, ce mercredi. Résultat : un communiqué commun, ce qui est notable, et une volonté manifeste de faire baisser la tension.
C’était une conversation d’une trentaine de minutes, qualifiée d’amicale à la Maison Blanche, avec à la fin une liste de points d’accords. Les journalistes ont même reçu une photo prise pendant le coup de fil d’un Joe Biden tout sourire devant son téléphone dans le Bureau ovale.
Après la semaine qui vient de s’écouler, c’est déjà quelque chose, analyse notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin. L’objectif pour le président américain, a fait savoir sa porte-parole, c’était que les choses reviennent à la normale après une semaine de crise diplomatique et de colère exprimée plusieurs fois par les autorités françaises, mais pas par Emmanuel Macron, du moins pas publiquement.
Quant au palais de l'Élysée, il avait préparé le terrain, expliquant quelles étaient les attentes d'Emmanuel Macron avant l'entretien. Une manière, explique Valérie Gas, du service politique de RFI, de permettre à chacun de constater que le communiqué publié après l'échange reprenait point par point les demandes françaises.
Rencontre prévue fin octobre
« Des consultations ouvertes entre alliés sur les questions d'intérêt stratégique pour la France et les partenaires européens auraient permis d'éviter cette situation. Le président Biden a fait part de son engagement durable à ce sujet », indique le communiqué.
En conséquence, les deux chefs d'États américain et français, qui se rencontreront « en Europe à la fin du mois d'octobre », ont « décidé de lancer un processus de consultations approfondies visant à mettre en place les conditions garantissant la confiance et à proposer des mesures concrètes pour atteindre des objectifs communs ».
Mettre en place les conditions garantissant la confiance, sans plus de précision. Ce n'est peut-être pas très concret, mais ce qui l'est plus, c’est que l'ambassadeur français aux États-Unis, Philippe Etienne, va retourner à Washington « la semaine prochaine », comme l'a décidé Emmanuel Macron.
Paris avait annoncé vendredi le rappel des ambassadeurs aux États-Unis et en Australie pour consultation, une décision sans précédent vis-à-vis de deux alliés historiques, après le torpillage d'un mégacontrat de sous-marins français à Canberra.
« Une importance stratégique »
On ne sait pas encore dans quelles circonstances se rencontreront MM. Biden et Macron, mais on sait que le G20 aura lieu en Italie à ce moment-là. Un cadre qui permettra sans doute au président américain de réaffirmer ce qu’il répète depuis l’annonce de son accord avec l’Australie et le Royaume-Uni, et une fois encore dans ce communiqué : la France et l’UE sont des partenaires primordiaux pour les États-Unis dans la zone indo-pacifique et dans la sécurité transatlantique.
Joe Biden a affirmé qu'il était « nécessaire que la défense européenne soit plus forte et plus performante » pour contribuer à la sécurité transatlantique et compléter « le rôle de l'Otan ».
Les États-Unis « réaffirment que l'engagement de la France et de l'Union européenne dans la région indo-pacifique revêt une importance stratégique », ajoute le communiqué, publié six jours après le déclenchement de la crise diplomatique la plus grave entre les États-Unis et la France depuis le « non » français à la guerre d'Irak en 2003.
C’est ce que la France exprime depuis des mois, en tentant de convaincre ses partenaires européens. Désormais, le président des États-Unis le dit donc aussi, avec une nuance d’importance manifestement partagée : ce sera en complément du rôle de l'Alliance atlantique.
Peu après, le haut diplomate européen Josep Borrell a appelé à une plus grande confiance entre l'UE et les États-Unis, lors d'une rencontre avec le secrétaire d'État Antony Blinken. « Nous pouvons renforcer la confiance entre nous », a déclaré M. Borrell au chef de la diplomatie américaine.
Prudence de mise à Paris
Pas question pour autant de dire à Paris que désormais tout va bien. À l'Élysée, on se refuse à donner des indications sur le niveau de cordialité de l'entretien, et on explique que le communiqué donne « les voix du réengagement de la relation bilatérale », sans dire si elles seront « conclusives ».
Traduction : on attend de voir, notamment ce qui aura avancé d’ici à la fin du mois d'octobre, quand Emmanuel Macron et Joe Biden feront le point lors d'une rencontre en face-à-face. Le chef de l'État français ne peut se contenter de promesses, s'il ne veut pas prêter le flan aux critiques de l'opposition nationale. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon en tête ont déjà dénoncé la capitulation du président.
11 Commentaires
Lamine
En Septembre, 2021 (07:54 AM)MERKEL a maintenu le gazoduc Norstream entre la Russie et l'Allemagne malgré toutes les pressions y compris américaines ! La FRANCE a renoncé à livrer les 2 navires MISTRAL à la RUSSIE soit disant bla bla bla...
Vous voyez que lorsqu'on est dirigé de l'extérieur, on est à la fin malmené !
C'est sûr que si MACRON avait dans la lancée du rappel de son ambassadeur, sorti la FRANCE du commandement de l'OTAN, il serait réélu aux prochaines élections présidentielles. Il vient de signer et valider son échec. Wait and see.
La France est en perte de vitesse,surendette' et risque d'etre un pays du quart-monde en plein coeur de l'Europe vu qu'elle commence a perdre l'Afrique.
Sauf que c'est mal le connaître, tout comme Mackysol-air..quand il tient un os il ne le lâche pas
la rancune est un plat qui se mange froid...il va concerter notre rancunier national....spécialiste en la matirère.
Au premier semestre, les start-up françaises ont déjà récolté 5,1 milliards d’euros, soit presque autant que sur 2020. Dans le milieu, on n’y voit pas une bulle, mais la démonstration de l’arrivée à maturité d’un écosystème.
En réussissant à boucler un tour de table d’un peu plus de 470 millions d’euros, annoncé mardi 21 septembre, Mirakl, une société qui propose aux entreprises une solution logicielle pour développer leur propre place de marché, pensait certainement marquer les esprits, après les 255 millions déjà levés en septembre 2020.
Las, aux premières heures de la journée de mardi, Sorare, une jeune pousse qui a développé un concept de vignettes Panini 2.0 consacré à l’univers du football, lui a volé la vedette en annonçant une levée de fonds de 585 millions d’euros. Un record pour une start-up française.
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