Dans l’affaire DSK contre Nafissatou Diallo, la guerre des mots et le choc des images, ne laissent guère de répit. Après six semaines de silence, Nafissatou Diallo qui n’était qu’un nom sans visage choisit, le 28 juillet 2011, d’apparaître en pleine lumière pour dire l’agression qu’elle affirme avoir subie. Coup bas, clament les avocats de Dominique Strauss-Kahn avant que ne surgisse la semaine dernière une ex-maîtresse qui, elle, raconte son coup de foudre pour DSK. Après Tristane Banon, autre accusatrice, après sa mère, les femmes passent et le flou perdure.
Dix semaines ont passé depuis le coup de tonnerre du 14 mai 2011, jour funeste où la France ahurie a découvert son potentiel candidat à la présidence de la République, menotté, ravalé au rang de délinquant entre deux policiers américains. Le très puissant Dominique Strauss-Kahn accusé par une femme de chambre de viol, d’agression sexuelle, nie tout en bloc. Un cauchemar pour beaucoup, une histoire écrite à l’avance pour d’autres. Comme à chaque fois dans ce genre d’affaire, les langues se délient et c’est à qui dévoilera les anecdotes annonçant au fil des ans la pente suivie par DSK le conduisant inexorablement à sa perte.
La vie de Nafissatou Diallo, l’accusatrice, est minutieusement passée au crible. Bien vite les enquêteurs dépêchés par le procureur Cyrus Vance Jr et par les avocats de DSK découvrent qu’elle a menti sur certains points et notamment pour obtenir le statut de réfugié aux Etats-Unis. De mère Courage, la jeune Guinéenne devient en moins de temps qu’il ne faut pour le publier, une fieffée menteuse…
David contre Goliath
La brèche apparue dans la personnalité de Nafissatou Diallo ne demande qu’à être élargie et les avocats de Dominique Strauss-Kahn vont s’y employer sans ménager leur peine. Menteuse ? Si ce n’était que cela. La voici prostituée, alliée à un trafiquant de drogue et impliquée dans un réseau de blanchiment d’argent sale…
Les coups pleuvent et l’avocat de Nafissatou Diallo, le très imposant Kenneth Thompson met toute sa hargne dans la balance. Mais cela ne suffit pas, assigné à résidence jusque-là, DSK est libéré sur parole le 1er juillet. Une manche de perdue pour Diallo et son défenseur qui, à l’issue de l’audience, harangue la presse rappelant avec forces détails, les sévices subis par sa cliente.
La défense de Strauss-Kahn marque des points alors que la crédibilité de Nafissatou Diallo prend l’eau à tel point que plusieurs journaux affirment que le procureur Vance est à deux doigts d’abandonner les charges contre DSK. Mais Cyrus Vance maintient le cap malgré les pressions de tout bord. Comme si cela ne suffisait pas, le 4 juillet, Tristane Banon, une journaliste française, annonce qu’elle va porter plainte à son tour contre Dominique Strauss-Kahn pour « tentative de viol » concernant des faits qui remontent à 2003.
Le front DSK monte au créneau ; il s’agit de mettre KO Tristane Banon, de façon à empêcher à tout prix l’ouverture d’un deuxième front. Les déclarations de Tristane, qui se trouve être également la filleule de la première femme de DSK, sont donc mises en charpie par les amis de celui qu’elle accuse. Quelques jours plus tard, c’est au tour de la mère de Tristane, Anne Mansouret, de rendre publique une liaison passée avec DSK. On nage en plein roman-photo.
De femme en femme
Alors qu’en France, le Parquet ouvre une enquête préliminaire suite à la plainte de Tristane Banon, les avocats de Dominique Strauss-Kahn fourbissent leurs armes aux Etats-Unis avant l’audience prévue le 18 juillet. La machine à convaincre est lancée à pleine course, et dans le camp DSK on est certain que cette fois c’est gagné, le procureur va blanchir l’ex-directeur du FMI. Las, l’audience est remise au 1er août, puis encore reportée au 23 août. L’enquête semble avoir encore du grain à moudre et cela n’est peut-être pas favorable à DSK.
Tout au long de cette bataille, Nafissatou Diallo reste tapie, cachée aux yeux de tous. Mais le moment est venu, juge Me Kenneth Thompson de « la » montrer et de faire entendre ce qu’elle a à dire. Ça passe ou ça casse. Trois heures d’entretien avec le magazine Newsweek et la télévision ABC. Nafissatou a une chance et une seule de faire pencher l’opinion en sa faveur. Elle réussit l’épreuve malgré quelques réserves émises sur le côté « surjoué » de certains de ses propos. Son apparence est scrutée à la loupe alors qu'on évalue sa beauté et son potentiel de séduction, autant de regards suspicieux qui auront été épargnés à Dominique Strauss-Kahn… L’affaire DSK nous aura appris beaucoup de choses et notamment sur chacun d’entre nous.
Missile contre missile
Pour Maître Brafman, le pugnace défenseur de DSK, il n’est pas question d’en rester là. Vite, il reprend la main et lance ce week-end, un dernier missile. La presse retrouve en effet opportunément Marie-Victorine M. qui, depuis la Suisse, relate son idylle avec DSK, une histoire qui débute en 1997. « Il n’a jamais été violent avec moi, ni physiquement, ni verbalement » affirme-t-elle tout en ajoutant à propos de son appétit sexuel « il est ce qu'il est » ! Marie-Victorine explique aussi avoir été contactée par le procureur de New York et sollicitée à plusieurs reprises par l’avocat de Nafissatou Diallo ; elle déclare également être prête à témoigner devant la justice américaine.
Aujourd’hui, bien malin celui qui peut dire qui tient le manche dans le combat sans merci que se livrent les défenseurs de DSK, ceux de Nafissatou Diallo et le procureur Cyrus Vance Jr. D’ici au 23 août, bien des éléments peuvent survenir, des témoins surgir et on n’a sûrement pas encore assisté aux dernières attaques d’un camp contre l’autre.
21 Commentaires
Bigosg
En Août, 2011 (08:11 AM)Hum§
En Août, 2011 (08:12 AM)Africaniste
En Août, 2011 (08:13 AM)Reply_author
En Juin, 2022 (20:29 PM)bougnou dofone dougnou dougueul chaque année plus de 1000 millards au sénégal.
Sénégal da ngeine fogue ni nakh nite moye mousse ? dommage
Reply_author
En Juin, 2022 (23:32 PM)Pj
En Août, 2011 (08:13 AM)Dems
En Août, 2011 (08:16 AM)vivement que la vérité éclate
Oumar
En Août, 2011 (08:19 AM)Imprimer Envoyer a un(e) ami(e)
xalimasn.com-Le « plan de guerre » sorti il y a deux mois par le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement et de la protection de la nature, Djibo Leyti Kâ, contre les réseaux internationaux de pilleurs et de trafiquants du bois de Casamance n’a rien altéré à la détermination des organisateurs de ce trafique vers la Gambie. Le bois des forêts de Casamance continue de remplir des conteneurs envoyés en Chine et Taiwan à partir du port de Banjul.
Les tapis forestiers du nord de la Casamance font l’objet d’un pillage organisé à l’échelle de la sous-région. La complicité des populations autochtones favorise l’infiltration d’hommes d’affaires gambiens et étrangers qui financent le pillage à destination de Banjul où se trouvent des filières chargées de l’exportation vers la chine et Taiwan. Des élus locaux de cette partie du pays cèdent à la vue des billets de banque des pillards de la forêt au mépris de l’équilibre de l’écosystème. Et le conflit armé vient porter l’estocade. Les massifs forestiers lâchent leur dernier souffle alors que le désert menace. La réalité se fait plus terrifiante à la vue du nombre de camions chargés de troncs d’arbres de Casamance traversant la frontière chaque jour pour se rendre en Gambie. Du nord-ouest de la Casamance jusqu’à Sédhiou, toutes les forêts n’échappent plus à la furie des tronçonneuses qui déciment le plus grand poumon vert du Sénégal. Les arbres son coupés avec la complicité des populations, des rebelles du Mfdc et des élus locaux.
La filière transgambienne
De l’ouest à l’est de la partie sud de la Gambie, les villages de Dimbaya, Darsilami, Ormortoh, Sutu Sinjang et Alla Kunda constituent, entre autres points, les escales nocturnes des camions qui transportent nuitamment le bois en provenance de la Casamance. Le bois est ensuite acheminé dans les scieries appartenant à des étrangers dont des occidentaux et des chinois et qui pullulent à Serrekunda dans des quartiers comme Tallinding, Churchill’s Town, Latrikunda, Bundung et Abuko. A partir de ces scieries, le bois casamançais est chargé dans des conteneurs à destination de la Chine et de Taiwan. En tout, c’est une filière bien organisée qui rapporte un gros chiffre d’affaire aux différents acteurs de ce trafique. L’on se souvient encore de juin 2007 lorsque 12 camions gambiens chargés de bois de veine, une espèce protégée au Sénégal avaient été saisis dans le département de Bignona et dans le périmètre des forêts de Touba à Diouloulou. Les coupables furent condamnés par le tribunal de Ziguinchor à six mois de prison avec sursis. Par la suite et sur ordre du Président de la République du Sénégal Abdoulaye Wade, les camions avaient été convoyés au parc de Hann à Dakar. Ce qui avait provoqué l’ire du président Gambien Yahya Jammeh qui avait déclaré « si le Président Wade et Sénégal veulent la paix, ils n’ont qu’à libérer mes compatriotes et nous restituer, dans un court délai, les véhicules immobilisés ainsi que leur matériel« . Or, deux des camions fraudeurs appartenaient à Diakaye et aux hommes du commandant en chef du Front nord du maquis de l’époque, Ismaïla Magne Diémé. Souleymane Ndéné Ndiaye, alors tout nouveau ministre d’Etat, ministre de l’environnement et de la protection de la nature n’avait pas tardé à apporter la réplique. « Mes connaissances rudimentaires me permettent de dire que le président gambien ne peut pas parler comme ça au Sénégal. Il n’a pas à s’immiscer dans la justice sénégalaise. Nous allons vendre le bois et les véhicules. Notre forêt fait l’objet d’agressions souvent par des individus qui viennent le plus souvent de la sous-région« , avait déclaré M. Ndiaye. Les 12 camions avaient été ensuite libérés sans aucune autre forme d’explication.
Le trafique a encore de beaux jours devant lui
Les activités du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) qui mène une guérilla rurale depuis près de trois décennies pour réclamer l’indépendance de cette partie méridionale du Sénégal et les opérations de ratissage que lance très souvent l’armée dans la zone ont fini d’y installer un cocktail d’insécurité quasi permanent. C’est donc un chèque en blanc tendu aux bourreaux des arbres qui, de fait, squattent les pauvres villages meurtris par des années de conflit armé pour arracher la complicité des riverains, soit par des billets de banque, soit par des produits alimentaires ou tout cruellement par des menaces ostensibles et ostentatoires. Dans un rapport de trois pages établi en mars dernier par la commission du conseil rural de Kandion Mangana, chargée de la gestion des ressources naturelles et environnementales, et intitulé « La poudrière environnementale », le pillage du couvert végétal y est décrit comme un génocide des peuplements de surface. « La communauté rurale de Kandion Mangana sise dans le Nord ouest du département de Bounkiling est une corniche frontalière à la république de Gambie dotée de potentialités énormes ( pastorales, agricoles, (…), forestières). Elle est au bord du chaos écologique à cause de la destruction forestière. Après l’extermination des peuplements de rôniers et des caïlcédras, aujourd’hui, ce sont les espèces appelées vènes qui payent le plus lourd tribut« .
Sans détours, le rapport accable et charge le pays de Yaya Jammeh dans ce pillage « (… ) c’est le fait des Gambiens de connivence avec les populations autochtones qui pénêtrent dans les forêts casamançaises armés d’engins destructeurs appelés tronçonneuses. Dans les villages gambiens frontaliers à notre communauté rurale que sont Kampassa et Kamamoudou, vous trouverez un spectacle macabre des produits de la forêt en provenance de la Casamance » révèle le rapport.
Le document révèle par ailleurs que « une enquête menée auprès de certains chefs de village nous a permis de déceler que certains conseillers ou responsables au sommet des institutions locales se font passer pour des agents des eaux et forêts uniquement pour s’enrichir sur le trafic de bois« . Et le rapport de conclure « en menant une enquête judiciaire sur la déforestation dans la communauté rurale de Kandion, on trouvera inéluctablement que les véritables acteurs ne sont personne d’autre que des élus locaux. Et nous sommes prêts à offrir nos services pour dénoncer et débusquer ces criminels« .
Le ministre Djibo Kâ s’était saisi du dossier et a menacé de sévir, mais jusqu’ici, le trafique international du bois de Casamance continue encore avec la Gambie.
Frédéric TENDENG
Polyanna
En Août, 2011 (08:38 AM)K17
En Août, 2011 (08:41 AM)Nit
En Août, 2011 (08:58 AM)Nabouze
En Août, 2011 (09:10 AM)dinaa la MATTE!, waw Matte boo khamni, tribunal boo ko wonné, dinaniou khamné affaire bi forcing la wone.
Wayé di wakh rék!
Nafi dimbali niou waye, le coup est déjà parti.
Polyanna
En Août, 2011 (09:13 AM)Mme Cisse
En Août, 2011 (09:24 AM)Soce Ban?
En Août, 2011 (09:48 AM)Tamika
En Août, 2011 (11:57 AM)Tieye
En Août, 2011 (12:51 PM)Eric2
En Août, 2011 (14:48 PM)Big Joe
En Août, 2011 (19:10 PM)''...les femmes passent et le flou perdure'' Merci Seneweb. Ce ne sont que des menteuses qui veulent profiter d'une situation;
Lokys
En Août, 2011 (20:10 PM)Polyanna
En Août, 2011 (07:41 AM)Batch
En Août, 2011 (17:10 PM)Lib7774
En Août, 2011 (15:37 PM)Participer à la Discussion