Cette fois, c’est une ex-conseillère pour la santé de 25 ans, Charlotte Bennett, qui a affirmé au New York Times que le gouverneur l’avait harcelée sexuellement au printemps 2020.
Charlotte Bennett a affirmé que le gouverneur de 63 ans lui avait notamment fait des remarques, début juin dernier, sur le fait qu’il était ouvert à des liaisons avec des femmes d’une vingtaine d’années, et lui demandant comment elle voyait, elle, une telle différence d’âge.
Si Andrew Cuomo n’a jamais essayé de la toucher, “j’ai compris que le gouverneur voulait coucher avec moi et je me suis sentie horriblement mal à l’aise et effrayée”, a indiqué Charlotte Bennett au Times.
NYT: Gov Cuomo Is Accused of Sexual Harassment by a 2nd Former Aide https://t.co/MZ8O3UBOof
— Jake Tapper (@jaketapper) February 27, 2021
Elle a ajouté en avoir parlé à la cheffe de cabinet et à un conseiller juridique de Andrew Cuomo, qui l’ont transférée à un autre poste, dans un autre bâtiment. Le poste lui convenait, et elle a alors décidé de ne pas aller plus loin.
Dans un communiqué samedi soir, Andrew Cuomo a assuré “n’avoir jamais fait d’avances à Mme Bennett, ni avoir jamais eu l’intention d’agir d’aucune façon inappropriée”. Il a affirmé avoir voulu au contraire soutenir Charlotte Bennett, qui lui avait confié avoir été agressée sexuellement.
Le gouverneur, dont le 3e mandat expire fin 2022, a demandé “un examen complet” de ces accusations, mené par une ex-juge fédérale. “Je demande aux New-Yorkais d’attendre les résultats (...) avant tout jugement,” a-t-il ajouté.
C’est la deuxième fois en une semaine que le gouverneur démocrate, qui dirige l’État de New York depuis 10 ans, est accusé de harcèlement sexuel: mercredi, une autre ex-conseillère, Lindsey Boylan, avait affirmé, dans un blog, qu’il l’avait harcelée lorsqu’elle travaillait pour son administration, de 2015 à 2018.
Aujourd’hui candidate au poste de présidente de Manhattan, Lindsey Boylan, 36 ans, a affirmé que le gouverneur l’avait embrassée sur la bouche de façon non sollicitée, suggéré qu’elle joue avec lui au “strip poker” et “multiplié les efforts pour (lui) toucher le dos, les bras, les jambes”.
“Pour ceux qui se demandent comment c’est de travailler pour l’administration Cuomo, lisez l’histoire de Lindsey Boylan”, avait alors tweeté Charlotte Bennett, sans autre commentaire.
For those wondering what it’s like to work for the Cuomo admin, read @LindseyBoylan’s story. https://t.co/PfWhTJgHuU
— Charlotte Bennett (@_char_bennett_) February 24, 2021
Une porte-parole du gouverneur avait qualifié de “fausses” les accusations de Lindsey Boylan. Des élus politiques new-yorkais comme l’organisation anti-agressions sexuelles Time’s Up ont réclamé une enquête sur ces allégations.
Les appels à une enquête indépendante sont montés d’un cran dimanche, poussant le puissant élu démocrate à accepter de ne pas désigner lui-même la personne qui sera chargée des investigations.
Plusieurs personnalités, dont la jeune star démocrate du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez, la sénatrice de Hawaïi Mazie Hirono, ou encore le maire de New York Bill de Blasio ont estimé dimanche matin que l’enquête sur les agissements du gouverneur devait être menée par la procureure de l’Etat, Letitia James, et non par une ex-juge fédérale qu’avait désignée lui-même samedi Cuomo.
La procureure -dont beaucoup pensent qu’elle pourrait briguer le poste de gouverneur lors de la prochaine élection prévue fin 2022- est aussi intervenue, pour demander à Cuomo -qui doit lui en donner l’autorisation- de lui confier le dossier “immédiatement”.
La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a elle aussi plaidé pour “un examen indépendant des allégations”. Elle a rappelé que le président Joe Biden -qui connaît Cuomo de longue date- “pense que chaque femme devrait être écoutée, devrait être traitée avec respect et dignité”.
Le puissant gouverneur s’est dit dimanche “vraiment désolé” que son comportement et ses propos aient été interprétés “comme du flirt non sollicité”. “Au travail, je pense que je joue, que je fais des blagues que je crois drôles. Parfois je taquine les gens de façon que je pense bon enfant, en public comme en privé”, a indiqué Cuomo, 63 ans, dans un communiqué dimanche.
“Je comprends maintenant que mes interactions ont pu être insensibles ou trop personnelles et que certains commentaires, vu ma position, ont pu avoir chez certains des effets non intentionnés. Je me rends compte que certaines choses que j’ai dites ont été mal interprétées, comme du flirt non sollicité. Si certains ont eu cette impression, j’en suis vraiment désolé”, a-t-il ajouté.
“Pour être clair, je n’ai jamais touché personne de façon inappropriée, ni fait d’avances à qui que ce soit, et je n’ai jamais voulu mettre quelqu’un mal à l’aise”, a-t-il encore indiqué.
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