Retour au calme, vendredi, dans les rues d'Erevan, au lendemain de manifestations d'opposants et de partisans du Premier ministre arménien. La veille, Nikol Pachinian affirmait avoir contré une tentative de putsch. L'opposition reste cependant mobilisée contre celui qu'elle juge responsable de la perte du Haut-Karabakh.
Au lendemain de manifestations de l'opposition au Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, les rues d'Erevan observent un retour au calme, vendredi 26 février. La veille, le chef du gouvernement a dénoncé une tentative de coup d'État militaire après que le chef d'état-major a appelé à sa démission.
Après une nuit passée devant le Parlement, une poignée d'opposants étaient toujours rassemblés, vendredi matin, espérant voir la manifestation se reformer pour une deuxième journée consécutive.
"Les troupes n'ont pas été mobilisées"
Ces appels à la démission du Premier ministre n'ont rien d'inédit, et se sont déjà étendues jusqu'au président lui-même. Mais si les déclarations du chef d'état-major déplacent le mécontentement hors de la sphère politique, "il n'est pas pour autant question de parler de coup d'État à proprement parler", analyse Antoine Mariotti, journaliste à France 24. En effet, "les troupes n'ont pas été mobilisées, et les militaires n'ont pas pris les armes pour tenter de déloger Nikol Pachinian du pouvoir".
Cette sortie demeure malgré tout polémique, l'armée se devant de rester loyale au gouvernement, et suscite l'inquiétude, le chef d'état-major est entouré d'une quarantaine de hauts-gradés ayant réclamé publiquement la démission du Premier ministre dans un communiqué.
Mais jeudi, Nikol Pachinian a montré qu'il bénéficiait encore d'un soutien populaire important. Plusieurs de ses partisans - 20 000 selon les chiffres officiels - ont défilé autour de lui dans les rues de la capitale arménienne.
La perte du Haut-Karabakh vécue comme une humiliation
Depuis novembre dernier, plusieurs manifestations de l'opposition ont eu lieu pour appeler au départ du Premier ministre, accusé d'avoir vendu l'enclave du Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan au terme d'une guerre de 45 jours dans laquelle 4 000 Arméniens ont perdu la vie.
La perte du Haut-Karabakh est vécue comme une humiliation par de nombreux Arméniens, qui accusent Nikol Pachinian de ne pas avoir mené la guerre qu'il fallait, de ne pas avoir combattu assez fort, assez longtemps.
Alors que l'un des principaux partis d'opposition a appelé le Premier ministre à ne pas mener le pays vers la guerre civile, Nikol Pachinian a appelé ses détracteurs au dialogue, tout en menaçant d'arrestation ceux qui iraient plus loin que le simple appel à la contestation.
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