Le Franco-Marocain Bilal Taghi a été condamné ce vendredi 22 novembre à 28 ans de réclusion criminelle pour avoir tenté d'assassiner deux surveillants de la prison d'Osny, dans le Val-d'Oise, en 2016. Une attaque considérée comme le premier attentat jihadiste en détention.
Après l'énoncé du verdict, Bilal Taghi s'est affaissé sur son banc dans un soufflement de soulagement. Dénonçant un « engagement irrémédiable dans une idéologie radicale » d'un homme qui « n'a cessé de mentir », l'avocat général avait requis la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Le Franco-Marocain de 27 ans a finalement été condamné à 28 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers.
Le 4 septembre 2016, alors qu'il purge une peine de cinq ans dans une « unité dédiée » à la déradicalisation à la prison d'Osny pour avoir tenté de gagner la Syrie, Bilal Taghi sort de sa cellule pour la promenade quotidienne de 15h. Armé d'un couteau artisanal, il frappe un gardien à la carotide puis en blesse un second. Les deux victimes parviennent à se mettre à l'abri, tandis que Bilal Taghi prépare sa mise en scène.
En attendant les équipes d'intervention qui le maîtriseront trois heures plus tard, le jeune homme sourit à la caméra de surveillance, fait sa prière et trace un cœur sur une vitre après avoir trempé son doigt dans le sang qui macule le sol. L'attaque traumatise l'administration pénitentiaire et conduit à modifier la gestion des radicalisés en prison en France. Bilal Taghi reconnaît immédiatement avoir voulu tuer un représentant de l'État français au nom de l'organisation État islamique et dit qu'il recommencera s'il en a « l'occasion ».
Trois ans plus tard, il assure avoir renoncé à l'idéologie mortifère du groupe jihadiste. Ce vendredi, ses derniers mots ont été pour ses victimes à qui il a demandé « pardon ». Sa défense n'a pas cherché à convaincre la cour d'assises spéciale de sa sincérité, mais plaidé l'espoir en l'humanité. Les parties ont désormais dix jours pour faire appel.
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