
La Cour d’assises spéciale, qui juge quatorze personnes soupçonnées d’avoir aidé les auteurs des attentats de janvier 2015, a entendu mardi 8 septembre les rescapés de l’attaque à l'hebdomadaire satirique.
C’était l’effroi en moi. À la barre de la Cour d’assises, Corinne Rey décrit, très émue, son état de sidération quand les frères Kouachi la menacent de leurs armes pour qu’elle les emmène à la rédaction de Charlie Hebdo » . La dessinatrice, dite " Coco ", a livré mardi 8 septembre, au procès des attentats de janvier 2015, un témoignage poignant de l’attaque qui a décimé l’équipe du journal satirique.
Ce mercredi 7 janvier 2015, alors qu’elle vient de quitter en avance la conférence de rédaction pour aller chercher sa fille, Saïd et Chérif Kouachi la reconnaissent au bas de l’immeuble, rue Nicolas-Appert, à Paris. J’étais stupéfaite d’être interpellée par deux hommes armés jusqu’aux dents […] ça a été d’une fulgurance dingue , explique-t-elle, en relevant la détermination qui émanait d’eux.
Cachée sous un bureau
" Coco " est violemment poussée dans les escaliers par les terroristes. Vous avez insulté le prophète, on est Al-Qaïda Yémen , disent-ils, répétant aussi vouloir " Charb ". Elle se trompe d’abord d’étage et pense mourir exécutée là . Dans la détresse la plus totale , la dessinatrice arrive finalement devant la porte et tape le code.
Les Kouachi surgissent dans la rédaction et ouvrent le feu. Ils blessent grièvement le webmaster, près de l’accueil. Puis s’avancent vers la salle de rédaction. Je cours alors me cacher dans le bureau de Riss , indique la dessinatrice, la voix brisée par l’émotion. Elle tremble sous le bureau , entend des tirs saccadés. On a vengé le prophète ", lancent les Kouachi, criant encore Allah Akbar " en sortant.Avant le silence. Un silence de mort.
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