Emmanuel Macron dévoile ce mardi 26 mai la teneur du plan pour relancer le marché de l'automobile, particulièrement affecté par l'épidémie de Covid-19, et les mesures pour endiguer son expansion.
Le chef de l'Etat est en première ligne pour soutenir le secteur automobile.
La pandémie de Covid-19 a provoqué un arrêt brutal du commerce automobile. Le marché français des voitures neuves s'est effondré de plus de 70% en mars et de près de 90% en avril. Et si l'activité des usines et des concessions a redémarré en mai, les experts craignent une reprise lente, avec des consommateurs réticents face à l'achat automobile, qui constitue leur deuxième plus grosse dépense après le logement. Sur l'année, les ventes pourraient ainsi chuter de 30% en France, un pays parmi les plus touchés.
L'automobile représente 400 000 emplois industriels directs et 900 000 avec les services (concessionnaires, garages, auto-école, etc.). La crise provoquée par l'épidémie menace de 40 000 à 50 000 postes, uniquement dans les services, et 30% des entreprises risquent la faillite, selon le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA).
Bruno Le Maire a indiqué que le plan présenté ce mardi allait « relancer la demande », surtout celle « de véhicules propres, qui émettent le moins de CO2 ». Il faut « renouveler le parc automobile français » et « donner un vrai coup de pouce au véhicule électrique », a expliqué le ministre de l'Economie.
Le bonus écologique, prime à l'achat d'une voiture électrique qui est actuellement de 6 000 euros pour les particuliers, pourrait ainsi être augmenté. Il pourrait en être de même pour la prime à la conversion, subvention à l'achat d'une automobile récente en échange de la mise au rebut d'un vieux véhicule, qui profite aux ménages modestes. Pour la filière, ce dispositif aurait l'intérêt de stimuler aussi l'achat de véhicules d'occasion et de motorisations thermiques récentes, qui constituent l'essentiel du marché.
Les concessionnaires croulent actuellement sous les stocks de véhicules, essentiellement essence et diesel. Quelque 400 000 voitures attendent sur les parkings d'être vendues, soit quatre mois de vente et 10 milliards d'euros de trésorerie.
Le plan comprendra aussi un soutien à l'offre. Il faut « soutenir les PME, leur permettre de se digitaliser, de se robotiser », a expliqué Bruno Le Maire. Le gouvernement réclame en échange une localisation des modèles de véhicules « propres » en France. Car l'enjeu, c'est l'emploi. Après la crise financière de 2008-2009, les aides d'Etat n'avaient cependant pas empêché une vague de délocalisation.
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