
L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a bénéficié mardi d'une mesure de clémence de la justice milanaise qui lui a accordé la possibilité de purger sa condamnation à un an sous forme de travaux d'intérêt général, ce qui lui laissera une grande liberté de mouvement. Berlusconi devra s'occuper de personnes âgées dépendantes et d'handicapés au "minimum pendant quatre heures consécutives" et "au moins un jour par semaine", selon l'ordonnance du tribunal. A l'institut Sacra Famiglia situé dans la banlieue de Milan, l'ex-Cavaliere pourra mettre en avant son engagement "en faveur de la société" et sa volonté de "réhabilitation", selon les mots utilisés par ses avocats dans leur demande au tribunal.
Jugement très clément
Le tribunal d'application des peines de Milan, qui avait jusqu'à 15 jours pour prendre sa décision, a fait vite mais a surtout été très clément avec l'ancien président du Conseil âgé de 77 ans. Grâce aux probables remises de peine, la sanction devrait être effective pendant dix mois environ.
Légères restrictions
Avec cette mesure de TIG, qui sera effective dans les dix jours selon les journaux italiens, Silvio Berlusconi, trois fois chef du gouvernement, a bel et bien les coudées franches. Il sera certes soumis à un couvre-feu (23h00) et ne devra pas quitter la Lombardie, mais il sera autorisé à se rendre du mardi au jeudi à Rome, où il sera libre de coordonner les activités de Forza Italia, le parti de centre droit dont il est toujours président.
Satisfaction des avocats
Ses avocats, Franco Coppi et Niccolo Ghedini, tout sourires selon des témoins après la décision, l'ont immédiatement qualifiée d'"équilibrée" et de "satisfaisante". Car, ont-ils ajouté, elle ne contrecarre pas aux "exigences de l'activité politique du président Berlusconi". Une activité politique et un rôle de chef du plus grand parti de droite que même ses opposants lui reconnaissent encore. Le Premier ministre Matteo Renzi l'a ainsi reçu pendant plus de deux heures lundi soir pour discuter du pacte qu'ils avaient conclu en février sur la réforme du mode de scrutin électoral.
Campagne européenne
Signe que l'ex-Cavaliere est au moins partiellement remis en selle: il a réuni son état-major à mi-journée au Palais Grazioli à Rome mardi pour préparer la campagne en vue des européennes du 25 mai. Silvio Berlusconi ne sera pas tête de liste, sa condamnation ayant été assortie d'une inéligibilité pour six ans, mais sa présence en tribune aux côtés des candidats est cruciale, d'autant plus que son parti est en perte de vitesse.
Sondages
Forza Italia (FI) est en effet crédité de 20 à 21% des voix face au Parti démocrate (centre gauche) de M. Renzi qui caracole en tête avec 31 à 34%, et il est menacé d'être dépassé par le Mouvement Cinq étoiles de l'ancien humoriste Beppe Grillo, donné à 25%.
Condamnations
M. Berlusconi avait été condamné définitivement en août dernier à quatre ans de prison pour fraude fiscale, dont trois amnistiés, une peine qu'il ne risquait pas de purger en prison, compte tenu de son âge et du fait que ce n'est pas un crime de sang. Mais à défaut de bénéficier des TIG, il aurait pu être assigné à résidence. Ses déplacements auraient été très limités, l'empêchant de participer aux meetings et humiliation suprême, il aurait été obligé à signer régulièrement au commissariat de police.
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