Plusieurs dirigeants européens ont appelé le président russe, Vladimir Poutine, mardi, pour prôner l’apaisement dans la crise en Biélorussie, où l’opposition manifeste depuis dix jours contre la réélection du président Loukachenko.
Pour les Européens, la route vers Minsk passe par Moscou. C’est en tout cas ce que laissent présager les échanges téléphoniques bilatéraux de plusieurs dirigeants européens avec le chef du Kremlin, avant une réunion du Conseil européen, mercredi 19 août.
Chacun de leur côté, le président français, Emmanuel Macron, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président du Conseil européen, Charles Michel ont ainsi échangé, mardi, avec Vladimir Poutine au sujet de son allié, le chef de l’État biélorusse, Alexandre Loukachenko. L’objectif des Européens : favoriser un dialogue avec l'opposition qui proteste pour la 10e journée consécutive contre les résultats de l'élection présidentielle.
Le président biélorusse ne dispose d'aucune légitimité démocratique dans la mesure où sa réélection n'a pas été reconnue, a estimé Josep Borrell, porte-parole de la diplomatie européenne.
Depuis son exil en Lituanie, la cheffe de file de l'opposition biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa, a appelé, mercredi, l’Union européenne à faire preuve de fermeté et à rejeter les résultats de l'élection présidentielle "frauduleuse" du 9 août. "Je vous demande de ne pas reconnaître ces élections frauduleuses. M. Loukachenko a perdu toute légitimité aux yeux de notre nation et du monde", a déclaré Mme Tikhanovskaïa en anglais dans une vidéo adressée au Conseil de l'Europe et diffusée sur YouTube.
Dans la soirée de mardi, plusieurs milliers de manifestants s’étaient à nouveau réunis sur la place de l'Indépendance, à Minsk, brandissant les drapeaux de couleurs rouge et blanche de l'opposition et appelant à la démission d'Alexandre Loukachenko, qui clame avoir remporté 80 % des voix au scrutin.
Du côté des dirigeants européens, la priorité est avant tout de limiter les violences. Mardi, Emmanuel Macron a ainsi exhorté son homologue russe à "favoriser l'apaisement et le dialogue" en Biélorussie, tandis que Mme Merkel a souligné que Minsk devait "renoncer à la violence" et entamer un dialogue avec l'opposition. Le président du Conseil européen a, quant à lui, appelé à un "dialogue pacifique et véritablement inclusif".
Le Kremlin a mis en garde à chaque reprise contre "toute tentative d'ingérence étrangère" et dénoncé la "pression" exercée sur les autorités de la Biélorussie. Selon l'agence de presse Belta, M. Poutine a informé au téléphone M. Loukachenko de la teneur de ses conversations avec les dirigeants européens.
La Biélorussie fait l'objet, mercredi, d'un sommet extraordinaire de l'UE, avec à la clé une extension des sanctions déjà prises la semaine dernière après la répression des manifestations.
Depuis l'élection contestée du 9 août, la pression ne cesse de monter sur Alexandre Loukachenko, qui dirige son pays depuis 1994 mais qui fait face à des rassemblements quotidiens d'opposants et à un mouvement de grève touchant plusieurs secteurs-clés de l'industrie.
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