Les appels à accorder l'asile politique à l'informaticien américain en fuite Edward Snowden, à l'origine de révélations sur un vaste programme d'écoute des institutions et ambassades européennes par les Etats-Unis, se multiplient en France, une des cibles présumées de la National security agency (NSA).La ministre délégué à l'Economie numérique, Fleur Pellerin, a estimé lundi que cette affaire offrait l'occasion de se pencher sur "une zone grise du droit international"."Je trouverais intéressant qu'on puisse s'interroger sur le statut d'Edward Snowden", a-t-elle déclaré à BFM TV.Des pays ont mis en place des législations relatives aux "lanceurs d'alertes" mais "il n'y a pas de statut international qui permette de protéger ces personnes", a-t-elle expliqué.La présidente du Front national, Marine Le Pen, a réitéré sur LCI son appel à accorder l'asile politique à Edward Snowden."Il a informé le monde entier des agissements des Etats-Unis et il est poursuivi pour cela", a fait valoir la dirigeante d'extrême droite. "Si on n'accorde pas l'asile politique à M. Snowden, à qui exactement est-ce qu'on va l'accorder ?"À l'extrême gauche, le coprésident du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, avait lancé dimanche le même appel.Il a été rejoint dans la nuit de dimanche à lundi par Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui participe au gouvernement de François Hollande et Jean-Marc Ayrault.Dans un appel au chef de l'Etat français, EELV estime que "la France doit accorder sans délai l'asile politique au lanceur d'alerte et défenseur de la liberté, Edward Snowden". "Europe Écologie-Les Verts et l'ensemble de ses parlementaires français et européens demandent solennellement au président de la République et au gouvernement d'accorder l'asile politique à un homme, qui non seulement a eu le courage de révéler l'existence d'une surveillance illicite mais a permis d'en connaître l'ampleur", lit-on dans ce communiqué.Pour EELV, ce serait notamment une façon de rappeler que la France "refuse clairement le diktat américain sur la protection des données et les violations manifestes des libertés publiques fondamentales au nom de sa lutte contre le risque terroriste"."CANICHES DES ÉTATS-UNIS"Le Spiegel allemand et le Guardian britannique ont révélé ce week-end, sur la base d'un document emporté par Edward Snowden, un vaste programme d'écoute par la NSA de l'Union européenne et d'ambassades de pays européens.Le secrétaire national du Parti socialiste chargé de l'international, Jean-Christophe Cambadelis, a estimé sur Radio Classique que c'était un "gros coup de canif" dans les relations entre l'Europe et les Etats-Unis."J'attends de l'Union européenne qu'elle riposte avec la vigueur nécessaire", a renchéri sur France Info le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, qui juge, comme Jean-Christophe Cambadelis, l'attitude américaine "incompréhensible"."C'est évidemment un scandale pour les peuples européens qui eux, très probablement, vont découvrir une réalité terrible, c'est qu'ils ne sont plus libres", a dit Marine Le Pen sur LCI.La présidente du FN a joint sa voix à celles qui, en France, demande de surseoir aux négociations entre l'UE et les Etats-Unis sur un traité de libre-échange.La dirigeante d'extrême droite a dit ne pas être surprise par les agissements de la NSA et a dénoncé une "politique de soumission totale" de l'Europe aux Etats-Unis. "Il faut que nous retrouvions notre autonomie en matière de défense. Nous ne pouvons pas être ainsi les caniches des Etats-Unis, surveillés, tenus en laisse", a-t-elle poursuivi. "Il faut maintenant que les peuples européens retrouvent leur liberté."Elle a invité les Français à donner un "grand coup de pied dans la fourmilière" en "votant massivement (...) pour les partis patriotes, au premier rang desquels le Front national" lors des élections municipales et européennes de 2014.Au centre, le président du MoDem, François Bayrou, a estimé sur France Inter que l'espionnage dénoncé par Edward Snowden était "purement et simplement inacceptable".Il a envisagé, lui aussi, que l'UE "tape du poing sur la table" en interrompant les négociations avec les Etats-Unis pour se faire entendre : "Je suis partisan d'avoir un geste et une décision et une affirmation qui soient assez fortes pour que les Américains comprennent qu'il y a des attitudes inacceptables.
3 Commentaires
Jo
En Juillet, 2013 (14:24 PM)Yatt
En Juillet, 2013 (10:08 AM)La délation est culturelle dans ce pays !!
@boff
En Juillet, 2013 (14:09 PM)Ces réactions ne sont que politiques pour ne pas perdre la face, plusieurs cas d'espionnage, émanant de la France, ont été découverts aux usa dans les années passées, Faut pas rêver...
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