La thèse avancée par les parties civiles d'un viol post mortem d'Alexia Daval par son mari Jonathann a été mise à mal par un expert mardi devant les assises de la Haute-Saône, en France, dans l'attente d'une confrontation cruciale entre l'accusé et ses beaux-parents. Interrogée par la presse à la sortie de l’audience, la mère de la victime a partagé son émotion à l’écoute des débats insoutenables: “Je ne peux pas écouter quand on parle du massacre de ma fille”, a-t-elle confié. Elle a quitté la salle d’audience lors de la description du médecin légiste.
“Je n’ose pas imaginer ce qu’elle a pu subir en horreur", a confié, émue, la mère d’Alexia, Isabelle Fouillot. Elle n’a pas assisté à la lecture du rapport d’autopsie ce matin par le médecin légiste. “Je ne peux pas le supporter”, a-t-elle justifié.
“C’est de ma fille dont on parle”
“Je ne peux pas écouter, c’est de ma fille dont on parle”, a-t-elle ajouté. “On sait qu’elle a été massacrée, qu’elle a été brûlée aux parties génitales, sur les coups de poing. Je n’ose imaginer ce qu’elle a pu subir en horreur.”
La piste du viol n’a pas été retenue
La piste d'un viol, avancée par les parties civiles, n'a jamais été retenue par l'instruction et n'est pas reprochée à Jonathann Daval devant les assises de Haute-Saône, où il répond exclusivement de "meurtre sur conjoint", fait passible de la réclusion à perpétuité. Interrogé par l'un des avocats de l'accusé, Me Randall Schwerdorffer, sur l'existence d'une "preuve d'un rapport sexuel post mortem" impliquant son client et Alexia, l'un des médecins légistes, a répondu par la négative.
Du sperme sur les vêtements
Pour appuyer la thèse du viol, les avocats des parties civiles avaient pointé lundi la présence de spermatozoïdes dans le corps et sur les vêtements de la victime, Jonathann Daval assurant avoir eu un rapport sexuel trois jours avant le meurtre commis dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017. "Il n'est pas du tout anormal qu'on retrouve encore des spermatozoïdes trois jours après" un rapport, a encore tranché le médecin, qui n'a pas décelé non plus de "signes de violences sexuelles avérées" sur le corps d'Alexia.
Les parents quittent l’audience
Cette dernière a reçu "cinq à dix coups" au niveau du visage et de la tête et la strangulation, qui a duré "cinq à six minutes", est à l'origine du décès, a-t-il rappelé. Les parents d'Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ont quitté un moment la salle pour ne pas entendre les détails de son rapport. Jonathann s'est lui bouché les oreilles à plusieurs reprises.
Confrontation attendue
Mardi après-midi, Jonathann Daval sera confronté à ses anciens beaux-parents, déterminés à demander des comptes à l'accusé, qui a longtemps joué les veufs éplorés. Lundi, au premier des cinq jours de ce procès, les Fouillot avaient annoncé leur volonté d'interpeller leur ancien gendre, qu'ils considéraient comme un fils.
Les aveux de Jonathann Daval
Souvent au bord des larmes lundi, le trentenaire, qui a multiplié les versions pendant l'instruction, a de nouveau assumé avoir tué sa femme, employée de banque de 29 ans retrouvée morte le 30 octobre 2017 dans un bois près du domicile conjugal à Gray-la-Ville (Haute-Saône). Il avait donné l'alerte en affirmant qu'elle n'était pas revenue d'un jogging. Interpellé en janvier 2018, il avait reconnu le meurtre après de multiples revirements, avouant in fine avoir également incendié le corps. Selon lui, le drame a suivi une violente dispute, alors que le couple rencontrait des difficultés à avoir un enfant.
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