Beaucoup plus de personnes meurent du coronavirus en France qu'en Allemagne. Voici quelques hypothèses pour expliquer ce phénomène.
8.604 cas de coronavirus et 23 morts en Allemagne. 7.730 cas décelés et 175 morts en France. Comment expliquer que l'Allemagne ait plus de cas que la France mais 10 fois moins de morts? En France, le taux de mortalité est de 2,2%, en Allemagne de 0,2%. A titre de comparaison, il est de 1% en Corée du Sud (où les tests sont généralisés), de 4,5% en Espagne et de 7,7% en Italie. Voici quelques pistes pour comprendre ces différences entre la France et l'Allemagne.
Une politique de test plus agressive au début de la crise
Contrairement aux autres pays, l'Allemagne a un réseau dense de laboratoires indépendants. Dès janvier, ceux-ci ont commence à tester les gens. A ce moment là, le nombre de cas positifs en Allemagne se comptaient sur les doigts de la main. Ces tests précoces ont permis aux docteurs de mieux diagnostiquer la maladie. "L'Allemagne a été leader dans le domaine des diagnostics", estime ainsi Christian Drosten, virologiste à Berlin, interrogé par The Local.
Il est aussi très probable que le taux de contaminés en France soit largement sous-évalué. La doctrine française est, en effet, de ne pas tester les personnes présentant les symptômes du coronavirus, sauf pour les cas graves ou compliqués. Ce qui explique que seulement 7.730 personnes ont été testées positives.
Au Royaume-Uni, où les tests ne sont aussi pas fait à grande échelle, le gouvernement a annoncé qu'il était raisonnable d'estimer le nombre de cas à 55.000. Actuellement, il y a 1.960 cas répertoriés pour 56 morts dans le pays. Soit un taux de mortalité de 2,9%. Mais qui redescend à 0,1%, si on tient compte des estimations de l'exécutif britannique.
Des malades plus jeunes
L'institut Robert Koch a publié une étude sur 2.000 cas en Allemagne le 12 mars. Elle démontre que 85% des cas répertoriés en Allemagne ont moins de 60 ans (contre 79% pour la Corée et 40% pour l'Italie). Or, les personnes qui risquent le plus de mourir de la maladie sont les personnes de plus de 70 ans et ayant déjà des problèmes de santé. En France, selon un point épidémiologique publié par Santé Publique France le 7 mars, c'est 29% des plus de 65 ans qui avaient été testés positifs.
En Allemagne, les premier cas de coronavirus concernaient des gens plus jeunes. Cela ne veut pas dire que la situation ne peut pas évoluer et l'épidémie davantage se propager chez les personnes âgées, population la plus à risque. C'est pourquoi l'Allemagne a pris des mesures drastiques comme les autres pays européens pour empêcher la propagation.
Les autres hypothèses avancées
Le professeur Klaus Mönkemüller a avancé d'autres hypothèses possibles pour expliquer ces différences. Il évoque le fait que les gens ont davantage l'habitude de se faire la bise dans des pays comme l'Italie et la France. Il relève aussi que les Allemands fument moins que les Français. Le fait de fumer pourrait être un facteur aggravant de la maladie, même si cela n'a pas encore été totalement prouvé par les scientifiques.
La manière de compter les décès peut aussi jouer. En Italie, toutes les personnes décédées testées positives au coronavirus sont comptabilisées comme des morts du coronavirus, même en cas de co-morbidité. On ne sait pas si l'Allemagne suit les mêmes critères.
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