Le président français Emmanuel Macron a été accueilli ce dimanche par des milliers d'habitants de Bouaké, l'ex-capitale rebelle, dernière étape de sa visite en Côte d'Ivoire.
À Bouaké, ce fut une cérémonie en deux temps : d’abord, un moment de recueillement des deux chefs d’État et de leur épouse devant un cercle de drapeaux posés au sol. Neuf drapeaux français et un américain, en hommage à chacune des victimes de ce 6 novembre 2004, et positionnés au cœur de la zone frappée par le bombardement dans ce qui était alors une base logistique de la force française Licorne. Certains bâtiments, intégralement soufflés à l’époque, ont été depuis reconstruits ; d’autres ont été seulement réhabilités et portent les traces des explosions recouvertes de peinture blanche.
Deuxième temps fort à l’extérieur du lycée, devant la stèle commémorative, dévoilée par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron, en dénouant un petit cordon rouge après que les noms des victimes ont été égrenés. Chacun leur tour, les deux présidents ont ensuite déposé une gerbe de fleurs aux couleurs des drapeaux français, puis ivoirien, avant la sonnerie aux morts, une minute de silence suivie des hymnes des deux pays.
Une cérémonie toute en sobriété
Une cérémonie courte d’une dizaine de minutes, sans discours d’Emmanuel Macron. L’Élysée sait qu’avec cet hommage, elle rouvre une page sensible de l’histoire pour la Côte d’Ivoire, mais aussi pour les relations franco-ivoiriennes, et reconnaissait il y a quelques jours aborder ce moment avec « délicatesse ».
Il faut dire qu’il reste des zones d’ombre sur cette attaque malgré 15 ans d’instruction judiciaire. De nombreuses questions restent en suspens : qui est le commanditaire de l’attaque ? Quel était son objectif ? Plusieurs versions s’affrontent encore.
Interrogé à ce propos hier, Emmanuel Macron n’a pas souhaité commenter la procédure judiciaire en cours. L’Élysée entend surtout, avec ce moment, sceller la réconciliation avec les Ivoiriens alors que Paris et Abidjan veulent aujourd’hui aller plus loin dans leur coopération militaire.
« C’est le temps du recueillement et de la mémoire, avant celui de la justice et de la vérité, a salué un avocat de victimes du bombardement. Ce temps d’hommage rendu à ces serviteurs de l’État, qui étaient des soldats de la paix sous mission onusienne, ça me paraît déjà leur rendre justice. »
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