Sur la carte européenne, une lanterne rouge clignote. Au Royaume-Uni, les compteurs sanitaires s'affolent, avec en moyenne 40 000 contaminations quotidiennes liées au Covid-19. Dimanche, le chiffre a même grimpé jusqu'à 45 140, un niveau plus vu depuis trois mois. L'augmentation du nombre d'infections se reflète - dans une moindre mesure - sur le nombre de morts. Ces sept derniers jours, 852 personnes sont décédées - en hausse de 8,5% par rapport à la semaine précédente. Mais la tendance ne semble pas inquiéter le pouvoir politique en place, qui reste optimiste.
Le Premier ministre, Boris Johnson, avait pourtant tout misé sur sa campagne vaccinale - dont la célérité avait été saluée sur la scène internationale. La population britannique est largement protégée puisque 85% des habitants éligibles (âgés d'au moins 12 ans) ont reçu au moins une dose de vaccin, et près de 80% sont complètement immunisés. Mais cette protection n'a pas suffi à contrebalancer les effets liés à la levée des restrictions sanitaires dans le pays décidée le 19 juillet dernier.
Relâchement des gestes barrières
Depuis cette date, le Royaume-Uni a mis au placard le masque obligatoire et les mesures de distanciation sociale. Si la protection faciale reste par exemple obligatoire dans le métro londonien, le syndicat National Union of Rail, Maritime and Transport Workers (RMT) estime que seuls 20% des passagers portent encore un masque durant leurs trajets contre 80% avant la levée des restrictions au début de l'été. De même, dans les supermarchés, les clients peuvent choisir de faire leurs courses avec le masque ou non. Souvent, la deuxième option est privilégiée.
Et l'entrée dans la saison hivernale pourrait gonfler le nombre de contaminations liées au coronavirus. Comme en France, le mode de vie des habitants va se modifier avec le raccourcissement des jours. Ils vont se retrouver dans des endroits plus confinés - facilitant la propagation du virus.
Depuis cette date, le Royaume-Uni a mis au placard le masque obligatoire et les mesures de distanciation sociale. Si la protection faciale reste par exemple obligatoire dans le métro londonien, le syndicat National Union of Rail, Maritime and Transport Workers (RMT) estime que seuls 20% des passagers portent encore un masque durant leurs trajets contre 80% avant la levée des restrictions au début de l'été. De même, dans les supermarchés, les clients peuvent choisir de faire leurs courses avec le masque ou non. Souvent, la deuxième option est privilégiée.
Et l'entrée dans la saison hivernale pourrait gonfler le nombre de contaminations liées au coronavirus. Comme en France, le mode de vie des habitants va se modifier avec le raccourcissement des jours. Ils vont se retrouver dans des endroits plus confinés - facilitant la propagation du virus.
En plus d'avoir desserré la bride, le gouvernement britannique a tardé à lancer la campagne vaccinale des 12-15 ans, qui ont dû attendre le 20 septembre pour recevoir leur première dose. Jusque-là, le comité de vaccination britannique avait "jugé" que la vaccination des jeunes n'était pas nécessaire. En France, où le sérum contre le Covid-19 est accessible aux adolescents depuis mi-juin, 68% d'entre eux sont déjà doublement protégés.
Une campagne de vaccination trop précoce ?
Un autre paramètre est aussi à prendre en compte : paradoxalement, les Britanniques pourraient être pénalisés par leur campagne de vaccination précoce puisqu'une grande partie de la population (environ 40%) avait déjà reçu au moins une dose. A tire de comparaison, seulement des 10% des Français étaient partiellement vaccinés à ce moment-là. Alors que l'efficacité du sérum anti-Covid se réduit au fil des mois, les personnes immunisées au printemps pourraient être moins bien protégées face au risque des contaminations. D'où l'importance de la troisième dose dans le pays, pour l'instant dédiée aux plus de cinquante ans.
Malgré la hausse des contaminations, la couverture vaccinale permet de limiter le nombre d'admissions à l'hôpital - relativement peu élevé comparé au nombre de contaminations par jour. Actuellement, on compte près de 800 hospitalisations et 120 morts pour 40 000 cas chaque jour. A titre de comparaison, on enregistrait jusqu'à 4000 hospitalisations et 1200 décès pour 60 000 cas en janvier dernier.
Les hôpitaux ne sont peut-être pas "débordés", mais les chiffres publiés cette semaine ont montré que 5,7 millions de personnes étaient sur des listes d'attente à la fin du mois d'août, le chiffre le plus élevé depuis le début des enregistrements en 2007, rapporte The Guardian. Dans les établissements de santé, le retour à la normale n'est pas encore là. Environ 20% des lits de soins intensifs et 10% des lits d'hôpitaux sont occupés par des patients Covid.
Si la pression sur les hôpitaux venait à s'intensifier, cela pourrait peut-être déclencher une réaction au sommet de l'Etat. Pour l'instant, l'exécutif se distingue par son stoïcisme face à la dégradation de la situation sanitaire dans le pays. "Dans l'ensemble, les choses semblent assez stables à ce stade,"a déclaré le ministre de la Santé, Sajid Javid, interrogé sur Times Radio sur le taux de contaminations élevé. "Nous sommes dans une phase où nous avons encore un grand nombre de personnes qui meurent de cette maladie", analyse dans The Guardian Linda Bauld, professeur de santé publique à l'Université d'Edimbourg. "Mais cela est passé à l'arrière-plan. Nous nous sommes habitués à quelque chose qui n'a pas disparu. Je pense qu'il y a eu une désensibilisation à la mortalité."
Un autre paramètre est aussi à prendre en compte : paradoxalement, les Britanniques pourraient être pénalisés par leur campagne de vaccination précoce puisqu'une grande partie de la population (environ 40%) avait déjà reçu au moins une dose. A tire de comparaison, seulement des 10% des Français étaient partiellement vaccinés à ce moment-là. Alors que l'efficacité du sérum anti-Covid se réduit au fil des mois, les personnes immunisées au printemps pourraient être moins bien protégées face au risque des contaminations. D'où l'importance de la troisième dose dans le pays, pour l'instant dédiée aux plus de cinquante ans.
Malgré la hausse des contaminations, la couverture vaccinale permet de limiter le nombre d'admissions à l'hôpital - relativement peu élevé comparé au nombre de contaminations par jour. Actuellement, on compte près de 800 hospitalisations et 120 morts pour 40 000 cas chaque jour. A titre de comparaison, on enregistrait jusqu'à 4000 hospitalisations et 1200 décès pour 60 000 cas en janvier dernier.
Les hôpitaux ne sont peut-être pas "débordés", mais les chiffres publiés cette semaine ont montré que 5,7 millions de personnes étaient sur des listes d'attente à la fin du mois d'août, le chiffre le plus élevé depuis le début des enregistrements en 2007, rapporte The Guardian. Dans les établissements de santé, le retour à la normale n'est pas encore là. Environ 20% des lits de soins intensifs et 10% des lits d'hôpitaux sont occupés par des patients Covid.
Si la pression sur les hôpitaux venait à s'intensifier, cela pourrait peut-être déclencher une réaction au sommet de l'Etat. Pour l'instant, l'exécutif se distingue par son stoïcisme face à la dégradation de la situation sanitaire dans le pays. "Dans l'ensemble, les choses semblent assez stables à ce stade,"a déclaré le ministre de la Santé, Sajid Javid, interrogé sur Times Radio sur le taux de contaminations élevé. "Nous sommes dans une phase où nous avons encore un grand nombre de personnes qui meurent de cette maladie", analyse dans The Guardian Linda Bauld, professeur de santé publique à l'Université d'Edimbourg. "Mais cela est passé à l'arrière-plan. Nous nous sommes habitués à quelque chose qui n'a pas disparu. Je pense qu'il y a eu une désensibilisation à la mortalité."
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