Le Brésil a déploré pour la première fois plus de 2000 morts du Covid-19 en 24 heures mercredi, selon le dernier bilan officiel du ministère de la Santé, qui fait état de 2286 nouveaux décès.
Ce pays de 212 millions d’habitants, le deuxième le plus endeuillé au monde après les États-Unis, compte à présent 270.656 morts causés par le virus, avec 11,2 millions de personnes infectées. Le Brésil avait déjà battu son record de décès journaliers mardi (1972), et a enregistré mercredi 79.876 nouveaux cas confirmés, le troisième pire total depuis le début de la pandémie. « Nous sommes au pire moment de la pandémie au Brésil, le taux de transmission avec les variants rend l’épidémie encore plus grave. L’année 2021 va encore être très dure », a déclaré à l’AFP Margareth Dalcolmo, pneumologue et chercheuse à la Fiocruz, institut de référence en santé publique.
La vaccination a débuté tardivement dans cet immense pays aux dimensions continentales, et à rythme encore lent : 8,8 millions de personnes (4,2 % de la population) ont reçu une première dose du vaccin, 3,05 millions ont reçu la deuxième dose. Après de nombreuses mises en garde de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’était au tour mercredi de l’Organisation Pan-Américaine de la Santé (OPS) de faire part de son inquiétude. « La situation du Brésil est très préoccupante. Cela nous rappelle que les zones déjà très atteintes par le virus sont encore très vulnérables à de nouvelles infections », a estimé la directrice de l’OPS, Carissa Etienne. « Il ne faut pas attendre que les systèmes de santé soient saturés pour mettre en place des mesures de santé publique », a-t-elle ajouté.
La plupart des Etats brésiliens ont durci les restrictions la semaine dernière, malgré le déni du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui n’a cessé de minimiser la pandémie et de s’opposer à toute fermeture des commerces, au nom de la préservation de l’emploi. Lors d’une cérémonie officielle de promulgation d’une loi autorisant des dépenses supplémentaires pour l’acquisition de vaccins, Jair Bolsonaro a adopté mercredi un discours plus modéré que d’habitude, utilisant même, fait rare, un masque de protection. « Faisons confiance au gouvernement, au ministère de la Santé », qui travaillent avec « sérieux et responsabilité », a déclaré le chef de l’Etat, dont la gestion chaotique de la pandémie est pourtant fortement critiquée par les spécialistes en santé publique. Quelques heures plus tôt, il avait été vivement critiqué par l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui avait recommandé aux Brésiliens de « ne suivre aucune des décisions imbéciles prises par le président de la République et son ministère de la Santé ».
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