Le 5 janvier, l’émir étreignait son meilleur ennemi, le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, mettant fin au blocus que lui imposaient plusieurs de ses voisins depuis 2017. Une séquence qui lui a coûté cher, mais dont le Qatar est sorti renforcé.
La scène a surpris. D’abord parce qu’en période de pandémie mondiale, une accolade entre responsables politiques est devenue une image extrêmement rare, presque inédite. Ensuite, et surtout, parce que les relations entre les deux leaders du Golfe qui sont tombés dans les bras l’un de l’autre ce 5 janvier, sur le tarmac de l’aéroport d’Al-Ula, en Arabie saoudite, n’ont pas franchement été chaleureuses ces dernières années.
Il n’empêche : c’est avec ce geste entre l’émir qatari, Tamim Al Thani, et le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, qu’a pris fin l’une des plus graves crises diplomatiques de l’histoire de la Péninsule arabique, laquelle a opposé le Qatar à la quasi-totalité de ses voisins trois années durant.
Au dessus de sa catégorie ?
Depuis juin 2017, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et l’Égypte imposaient un blocus terrestre, aérien et maritime à ce petit émirat, avec qui ils avaient rompu toutes relations, entraînant plusieurs pays africains dans leur sillage. Parmi les causes de cette décision aussi soudaine que brutale, prise en plein mois de Ramadan, ces États invoquaient pêle-mêle le « soutien au terrorisme » et aux Frères musulmans, les relations avec l’ennemi iranien ou encore la volonté supposée de Doha de déstabiliser les divers pouvoirs du monde arabe via sa chaîne Al-Jazeera.
Des griefs qui, pour certains, n’étaient pas nouveaux, mais qui ne s’exprimaient généralement pas en dehors de l’enceinte de la Ligue arabe ou du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
UNE LISTE DE TREIZE CONDITIONS AVAIT ÉTÉ ADRESSÉE À L’ÉMIR, DONT LA RÉDUCTION DRASTIQUE
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