Les médecins ont obtenu une revalorisation d'un euro du tarif des consultations dès le 1er août 2006, en échange de la promesse de réaliser 1,4 milliard d'euros d'économies sur deux ans, avant la fin 2007.
Le tarif de la consultation chez un généraliste passera à 21 euros le 1er août. Une consultation du jeune enfant de deux à six ans à 23 euros sera créée dès le 15 avril.
La CFDT a "contesté le caractère général et aveugle de cette augmentation". Parlant d'une "occasion manquée" pour encourager les bonnes pratiques, la confédération syndicale a regretté que la revalorisation "intervienne avant même que l'on sache si les objectifs de maîtrise médicalisée 2006 et 2007 seront atteints".
L'assurance maladie a accepté de faire plusieurs concessions aux médecins libéraux, après trois mois de négociations tendues.
Deux des trois syndicats de médecins, dont la CSMF, majoritaire, ont signé cet avenant à la convention de janvier 2005 qui avait mis en place le dispositif du "médecin traitant".
Il est demandé aux médecins "à peu près le même effort" que celui qu'ils ont fourni en 2005, a précisé une porte-parole de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam).
Pour les pouvoirs publics, il s'agissait d'éviter un enlisement des efforts de maîtrise médicalisée, qui aurait remis en cause la réforme d'août 2004 censée assainir les comptes d'ici 2007, année d'élection présidentielle.
Certains médecins font valoir que le gouvernement, déjà confronté à la contestation contre le contrat première embauche (CPE) et aux crises sanitaires de la grippe aviaire et du chikungunya, aurait fait pression sur l'assurance maladie pour qu'elle fasse preuve de souplesse et évite d'ouvrir un nouveau front avec les médecins.
Au final, les économies de maîtrise médicalisée sont étalées sur deux ans et revues à la baisse par rapport aux prévisions initiales de 2005 : elles sont fixées à 800 millions d'euros pour 2006 et 600 millions pour 2007.
"UN GROS EFFORT" POUR LA SÉCU
La maîtrise médicalisée prévue par la réforme de l'assurance maladie a commencé à être mise en place en mars 2005. L'objectif avait initialement été fixé à 998 millions d'euros d'économies en 2005.
La Cnam avait récemment estimé que sur une année complète, de mars 2005 à mars 2006, les économies effectivement réalisées ne représenteraient que 820 millions d'euros.
Les revalorisations tarifaires doivent coûter 210 millions d'euros à l'assurance maladie en année pleine. Des mesures spécifiques sont prévues pour certains spécialistes, comme les dermatologues, dont l'activité a baissé avec la mise en place du "parcours de soins coordonné".
"C'est un gros effort que fait l'assurance maladie pour les médecins", a commenté le directeur général de la Cnam, Frédéric van Roekeghem, sur Europe 1. "Il est juste de revaloriser la médecine libérale mais nous ne pouvons pas le faire trop vite parce que nous n'avons pas les moyens."
"Aidez-nous à retrouver des marges de manoeuvre pour que nous puissions mieux rembourser nos assurés demain et les médecins auront des contreparties", a-t-il ajouté.
Les médecins souhaitent parvenir au tarif de 23 euros d'ici 2007.
Le ministre de la Santé Xavier Bertrand, dans une interview à paraître lundi dans "Panorama du médecin", estime qu'il "ne voit pas pourquoi l'assurance maladie et les organisations syndicales ne pourraient pas avancer dans cette voie".
"La négociation n'a pas porté sur ce point. Nous souhaitons d'abord obtenir des résultats sur les années 2006 et 2007", a indiqué Frédéric van Roekeghem.
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