Bronzer sans se faire harceler: en France, la ville de Marseille (sud) a lancé mardi un dispositif permettant à toute personne, principalement les femmes, de dénoncer les violences sexistes et sexuelles dont elles seraient victimes ou témoins sur certaines plages municipales durant la saison estivale.
Cette application gratuite, "Safer plage", permet à chacun de donner l'alerte et d'enclencher l'arrivée d'une équipe de médiateurs spécialisés.
Selon la mairie de gauche de la deuxième plus grande ville de France, située au bord de la Méditerranée, ce dispositif est une première en France.
"Plus d'une femme sur trois de 18 à 34 ans a déjà été victime de harcèlement sur la plage. Plus de la moitié des répondantes affirment avoir peur de s'y rendre toute seule: l'idée est de déplacer la honte sur le harceleur", a affirmé Nathalie Tessier, conseillère municipale déléguée aux Droits des femmes.
Après une expérimentation l'an dernier sur une seule plage, la ville a décidé d'étendre le dispositif sur quatre plages de la ville, jusqu'au 31 août.
Quinze médiateurs et médiatrices, vêtus d'un maillot blanc siglé "Médiation - Safer plage", ont été formés pour intervenir en cas d'alerte.
Ils agiront en binôme: l'un chargé de localiser la victime et la mettre si besoin en zone sûre, l'autre qui tentera d'échanger avec la personne soupçonnée de harcèlement.
"Nous sommes avant tout dans une action de sensibilisation et de prévention, notre objectif est d'avoir le moins de signalements possibles", a expliqué à l'AFP Emilie Touchot, conseillère à l'Egalité homme-femme.
En complément, des associations féministes sensibiliseront le public sur le harcèlement aux abords des plages.
"Par rapport au harcèlement de rue, la plage c'est statique: c'est plus facile pour un agresseur d'aller embêter une personne qui ne peut pas bouger. Des filles doivent essuyer des regards insistants, des propos, mais se font aussi prendre en photo", a relaté Martine Ragon, de l'association Femmes Solidaires.
Une campagne d'affichage est également prévue sur les bus, les plages et dans des bars.
Le harcèlement sexuel se caractérise par le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste. Il est punissable de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
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Gaspard
En Juillet, 2023 (16:59 PM)Participer à la Discussion