Aux Etats-Unis, les républicains se sont emparés de la majorité au Sénat et ont amplifié leur domination sur la Chambre des représentants. Le succès républicain est sans équivoque et il peut être interprété comme une sanction des électeurs à l'égard du président américain. Lors d'une conférence de presse, ce mercredi à Washington, Barack Obama a reconnu sa défaite.
Avec la correspondante de RFI à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Barack Obama s’est exprimé ce mercredi soir devant la presse et c’est sans surprise et sans émotion que le président américain a reconnu la défaite de son parti. « J’ai compris le message, j’ai compris le désarroi des Américains, et ma responsabilité et de faire en sorte que les choses fonctionnent mieux », a déclaré le président en préambule, « nous n’avons pas d’autre choix que de travailler ensemble pour le bien du pays ». Le thème du compromis a été très présent au cours de cette prise de parole, celui de l’intérêt commun, des grands dossiers comme le budget, l’économie, la création d’emploi.
Un peu plus tôt dans la journée, Mitch McConnell, qui sera le leader de la majorité républicaine du sénat en janvier s’est exprimé à peu près dans les mêmes termes, soulignant lui aussi la nécessité de travailler avec Barack Obama, qui détient, « un pouvoir incontournable ».
De bonnes intentions, mais déjà des désaccords
Au-delà de ces paroles apaisantes des uns et des autres, on sent déjà les désaccords. Barack Obama a réaffirmé son souhait de voir une loi sur la régularisation des immigrés passer au Congrès, répétant que si les parlementaires ne le font pas, il agira par décret, conformément à ses pouvoirs constitutionnels. « En tant que président, j’ai une responsabilité unique, celle de faire en sorte que la capitale fonctionne », a déclaré Barack Obama.
Le sénateur McConnell, de son côté, a mis en garde sur la tentation de gouverner par décret sur le dossier de l'immigration précisément. Le leader républicain a confirmé, on s’y attendait, un vote prochain sur la construction de l’oléoduc de Keystone. Enfin, concernant la loi sur la santé - une erreur selon les républicains -, Barack Obama mettra son veto à toute tentative de remise en cause. De bonnes intentions donc de la part des conservateurs, et du président, mais les choses sérieuses vont commencer en janvier.
Barack Obama a demandé au Congrès plus de 6 milliards de dollars de fonds d'urgence pour combattre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest et pour gérer le risque aux Etats-Unis.
Ni les républicains, ni les démocrates n’inspirent confiance
Les sondages effectués au moment du vote montrent que l’opinion publique, sanctionne les démocrates, mais ni les républicains, ni les démocrates ne leur inspirent confiance, ils sont 80 % à le dire. Et les électeurs sont préoccupés, dans l’ordre, par l’économie, la santé et l’immigration. C’est un signe supplémentaire, s’il en fallait, du succès de la campagne des conservateurs. Une campagne axée sur un sentiment d’insécurité plutôt que sur des faits.
Tous les indicateurs économiques sont au beau fixe, et malgré tout les perspectives semblent bouchées. L’équipe Obama, paradoxalement, peut tirer profit de cette situation, car les républicains vont devoir changer cet état de fait avant la présidentielle de 2016, en faisant la preuve de leur capacité à améliorer les choses, ce qui est toujours plus compliqué lorsqu’on est en situation de faire la loi, au sens propre du terme.
1 Commentaires
Osez
En Novembre, 2014 (07:14 AM)Le Général De GAULLE avait l'habitude de dire : " les français c'est des VEAUX " autrement dit qu'il ne faut pas suivre bêtement les autres ( les américains ) , et dieu sait que l'avenir lui a donné raison .
Mais ne t'en fais Barack , tu peux insulter les américains en répliquant ceci : " Quand on en arrive à une certaine dégradation des valeurs aux états unis , il y'a pas de honte à se comporter comme un VEAU , si ça peut sauver l'honneur "
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