
Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a annoncé aujourd’hui que le vote aux élections et référendums serait désormais assorti d’une « contribution citoyenne» d’un euro.
Cette participation obligatoire est destinée à financer l’organisation et la logistique des différentes consultations populaires. Selon le ministre, sa création répond à une double logique de développement de la démocratie directe et de maîtrise des dépenses publiques : « Dans le prolongement de la révision constitutionnelle de 2008, qui a élargi le recours au référendum, le chef de l’État a fait part de son intention, si les Français lui renouvellent leur confiance, de trancher les blocages institutionnels éventuels en les consultant directement. Dans un souci de responsabilité budgétaire, les citoyens sont appelés à participer au coût d’organisation de ces consultations et des autres opérations électorales. Il ne s’agit de rien d’autre que du financement de la démocratie. »
À gauche, les réactions ne se sont pas fait attendre. François Hollande a exprimé sa perplexité devant une réforme « aussi injuste qu’inopportune ». « Les Français, déjà durement éprouvés par la crise économique, se voient imposer une nouvelle charge, un nouvel impôt, une taxe sur le droit de vote. Comment l’accepter ? » Le candidat socialiste voit dans cette contribution « une manœuvre désespérée du candidat sortant pour échapper à la sanction des urnes, en écartant du suffrage ceux qui ont le plus souffert de son mandat ». Pour Jean-Luc Mélenchon, il s’agit d’une « véritable insulte au peuple ». Le leader du Front de gauche avertit même le gouvernement : « Prenez garde, petits messieurs qui vous croyez tout permis, que la vache à lait que vous voulez traire une fois de trop ne vous décoche bientôt une ruade libératrice. »
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