Les attentats en Europe devraient impacter le tourisme. La France, souvent considérée comme la première destination touristique mondiale, pourrait être détrônée cette année.
Même si la diplomatie française dit avoir constaté une hausse de 22,7% du nombre de touristes chinois en 2015, il n’est pas certain que cette dynamique, si elle est avérée, dure (cela malgré l’Euro) depuis notamment l’attentat de Nice qui a coûté la vie à 84 personnes, le 14 juillet dernier. Et les conséquences économiques de ces attentats se font déjà sentir. Selon Jean-Bernard Falco, président de Paris Inn (30 établissements 4 ou 5 étoiles dans la capitale française) : «Nous étions sur une tendance de baisse du chiffre d’affaires de 15 à 20% avant l’attentat. La perte est désormais de 40 à 50%. C’est simple, les touristes ne viennent plus », explique-t-il. Les craintes de baisse sensible du nombre de touristes sont aussi redoutées par le gouvernement pour la ville de Nice, l’une des plus touristiques de France. «Le tourisme, c’est deux millions d’emplois au niveau national, un des poumons de l’économie. C’est 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires direct sur le département de la Côte d’Azur (département de Nice). Il faut voir comment à l’International valoriser la ville de Nice. Si les choses ne vont pas bien, ce sera très mauvais », a ajouté le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, Matthias Fekl, dans un communiqué de presse.
Sécurité renforcée en France
Comme des signes révélateurs de la crise sécuritaire que traverse Paris, certaines festivités ont dû être annulées pour manque d’effectifs. Parmi elles, la piétonisation mensuelle de l’avenue des Champs Elysées ou encore d’autres événements sportifs. Paris Plage est passée entre les mailles du filet. Mais la bronzette au large des quais de Seine parisiens se fait entourée de militaires en treillis et fusils Famas à la main. La semaine prochaine, ce seront les festivités de Bayonne (sud-ouest) qui doivent démarrer. Un million de visiteurs sont attendus et Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, doit se rendre la veille sur place pour valider le dispositif de sécurité qui sera renforcé. L’effectif global de sécurité sera de 1 900 personnes au lieu de 1 800 l’an passé dont 60 militaires en renfort. Un renforcement des effectifs dont le coût sera évalué lors du vote du prochain projet de loi de Finances au Parlement français, à l’automne prochain
La crise sociale en boulet économique
Le contexte sécuritaire ne suffisant peut-être pas, à cela viennent s’ajouter les mouvements sociaux. Ainsi, la compagnie aérienne Air France pourrait ne pas assurer certains de ses vols court et moyen-courriers. Les syndicats étant en désaccord sur le plan du redressement proposé par leur direction. Un tiers des vols est ainsi menacé. La direction appelle les syndicats à « revenir au dialogue » pour ne pas « compromettre le redressement » de la compagnie, explique la direction dans un communiqué.
Le risque terroriste conjugué à une situation sociale tendue pourrait constituer un frein majeur pour atteindre les objectifs financiers liés au tourisme fixés par Paris. Jean-Marc Ayrault, le ministre français des Affaires étrangères, doit d’ailleurs réunir les professionnels du tourisme à Paris pour le premier « comité d’urgence économique » dédié au tourisme. La crise sécuritaire que connaît le pays a déjà une première répercussion financière. La secrétaire d’Etat d’aide aux victimes, Juliette Meadel, a indiqué que le Fonds de garantie destiné aux victimes du terrorisme avait été évalué à près de 2 milliards d’euros.
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