La chute spectaculaire des cas de paludisme observés en Gambie devrait encourager à considérer sérieusement la possibilité d'éliminer cette maladie parasitaire, en tant que problème de santé publique, dans certaines parties d'Afrique, selon une étude publiée par la revue médicale britannique The Lancet.
Le paludisme est une cause majeure de maladie et de décès en Afrique.
Depuis 2003, les efforts de prévention auprès des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans (traitements préventifs intermittents et surtout utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide...) ont été considérablement accrus.
L'analyse rétrospective faite par des chercheurs a porté sur diverses données (nombre de patients hospitalisés, nombre de décès, examens sanguins) dans un hôpital, de janvier 1999 à décembre 2007 et dans quatre établissements de trois régions différentes, entre janvier 2001 et décembre 2007. Ont également été prises en compte des données pédiatriques telles que l'âge des enfants à l'admission.
Entre 2003 et 2007, dans les trois sites disposant de dossiers complets, les proportions d'admission pour paludisme ont chuté respectivement de 74%, 69% et 27% et celle des décès attribués au paludisme de plus de 90% dans deux hôpitaux. L'âge moyen des enfants à l'admission est passé de 3,9 ans à 5,6 ans.
L'étude évoque l'impact possible d'un changement thérapeutique, avec l'introduction d'une association médicamenteuse (sulphadoxine + pyrimethamine) dotée de propriétés prophylactiques aussi bien que curatives.
Mais pour les chercheurs l'accroissement de la distribution des moustiquaires imprégnées constitue le changement le plus important intervenu parmi les mesures préventives. 49% des enfants de moins 5 ans dorment désormais à l'abri de ces moustiquaires en Gambie, soit la proportion la plus haute en Afrique.
"Ces résultats accréditent la thèse qu'une augmentation de l'investissement dans la lutte contre le paludisme en Afrique peut avoir un effet majeur sur la réduction de la morbidité (crises de paludisme) et la mortalité dues à cette parasitose", selon David Conway (Medical Research Council Laboratories, Banjul, Gambie), l'un des auteurs de l'étude avec des collègues de Londres.
"Nous devons considérer la possibilité d'une élimination future du paludisme de certaines zones d'Afrique", ajoute-t-il.
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