Les militaires guinéens, qui ont tiré des coups de feu en l’air durant deux nuits cette semaine, tuant 2 personnes et en blessant plus de 70, ont indiqué, hier, à Conakry qu’ils exigeaient "des négociations directes" avec le président guinéen Lansana Conté.
Conakry - "Nous souhaitons nous expliquer avec le Général Conté les yeux dans les yeux, sans intermédiaires, parce que nous parlons le même langage et que cela lui permettra aussi de connaître un peu le comportement de certains des hauts gradés de l’armée", ont expliqué à l’Afp des représentants des protestataires.
Des militaires ont tiré des coups de feu en l’air dans la nuit de mercredi à jeudi, puis durant celle de jeudi à vendredi, afin de réclamer notamment le paiement d’arriérés de salaires. Deux personnes ont été tuées au cours de ces incidents, qui ont également fait 73 blessés. Ces incidents ont eu lieu dans des camps à Conakry, Nzérékoré (sud-est), Kindia (130 km à l’est de Conakry) et Kankan (600 km à l’est de Conakry).
Un des représentants des militaires, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a dénoncé le fait que des "proches collaborateurs du président dans l’armée sortent chaque mois des milliards de francs guinéens en notre nom pour les utiliser à d’autres fins". "Nous voulons que cela prenne fin une fois pour toutes ", a-t-il souligné.
Pour le lieutenant Amadou Diaouné, seule une rencontre entre les hommes du rang et le chef de l’Etat peut résoudre la crise. S’il n’y a pas de rencontres, "nous attendons quelques jours et là nous ne tirerons pas dans les casernes mais en pleine ville, et nous n’arrêterons que lorsqu’on sera en rupture de munitions ou que le problème aura été résolu", a-t-il menacé. Les protestataires accusent en particulier le chef d’Etat-major de l’armée le général Kerfalla Camara, le ministre de la Défense le général Arafan Camara et le directeur de cabinet du ministre de la Défense le général Kandet Touré, qu’ils soupçonnent d’avoir détourné des fonds destinés aux soldats. Vendredi, le Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté a entamé des négociations avec les protestataires qui ont permis de ramener le calme dans les principales villes du pays.
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