"Ce qui compte, c'est ce que j'ai fait et ce que je dis", a répliqué jeudi soir François Hollande aux doutes et aux colères exprimés depuis la publication d'un livre de "confidences" livrées à des journalistes. Le monde judiciaire, l'opposition de droite et de nombreux élus socialistes se sont émus du contenu de l'ouvrage "Un président ne devrait pas dire ça...", fruit d'une soixantaine de rencontres entre le chef de l'Etat français et les reporters du Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet. "Ce livre, il est celui de deux journalistes qui m'ont régulièrement interrogé et j'ai donné à chaque étape ma part de vérité sur un certain nombre de décisions que j'ai eu à prendre", a déclaré François Hollande devant la presse au terme de la première journée de travaux au sommet européen de Bruxelles.
"Ensuite, c'est leur interprétation. Il y a eu des phrases sorties qui ont pu être sorties de leur contexte et qui ont pu susciter, on l'a vu, une certaine polémique parfois, une émotion aussi", a-t-il ajouté. "Ce qui compte, c'est ce que j'ai fait et ce que je dis." François Hollande est également revenu sur les révélations du livre concernant des homicides ciblés ("Homo" en langage militaire) ordonnés par l'Elysée et exécutés par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
"Chaque fois qu'il y a eu des attaques contre nos soldats, chaque fois qu'il y a eu des otages qui ont été pris, enlevés et retenus, à chaque fois il y a eu des réponses appropriées, et c'est ce que j'ai toujours annoncé publiquement", a-t-il dit. "Ceux qui s'attaquent à la France doivent pouvoir être pourchassés, poursuivis et bien sûr neutralisés quand c'est possible. C'est la position de la France, je l'ai toujours affirmé publiquement et je l'affirme ici", a-t-il ajouté. Le député (Les Républicains) Pierre Lellouche a estimé mercredi que se posait désormais la question de la destitution de François Hollande pour "manquement caractérisé" à ses devoirs, à la suite de ses révélations sur des exécutions ciblées de djihadistes, une pratique soumise au secret Défense.
"J'en ai décidé quatre au moins", dit-il le 9 octobre 2015 aux auteurs du livre controversé. "Mais d'autres présidents en ont fait davantage." Le 6 novembre 2015, le président de la République "semble vouloir faire machine arrière", selon les journalistes. "C'est totalement fantasmé", dit-il à propos des "Homo". "On ne donne pas des autorisations de tuer. On dit : 'Chassez autant qu'il est possible les terroristes, placez des balises, et puis à un moment, si vous les trouvez, vous les neutralisez'". (Elizabeth Pineau)
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Anonyme
En Octobre, 2016 (14:12 PM)Anonyme
En Octobre, 2016 (15:10 PM)Participer à la Discussion