Le président brésilien Jair Bolsonaro a ironisé mardi au sujet du président français, en le mentionnant comme étant son «?ami Macron?», le chef d’État français. Il a également réaffirmé sa volonté de développer économiquement, à travers l’extraction minière notamment, la plus grande forêt tropicale de la planète.
Le bras de fer, sur fond d’incendies en Amazonie, continue entre Bolsonaro et Macron. «?Je suis reconnaissant à Macron, mon ami Macron, grâce auquel le peuple brésilien a pu connaître une Amazonie qu’il ne connaissait pas, avec ses richesses?», déclaré Jair Bolsonaro à la presse à Brasilia, prononçant avec emphase et à la française le nom du président.
«?Notre Amazonie est plus grande que celle des autres pays?», a ajouté le président brésilien concernant la superficie de l’Amazonie que le Brésil abrite sur son territoire (60?%), avec huit autres pays, dont la France grâce à la Guyane.
En Amazonie, «?nous avons des richesses incalculables, si nous savions exploiter ces richesses de manière rationnelle et avec de la valeur ajoutée (cela apporterait) une impulsion formidable à notre économie?», a déclaré M. Bolsonaro.
Développer l’agriculture et l’extraction minière
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, Jair Bolsonaro a fortement encouragé le développement de l’agriculture et de l’élevage en Amazonie et s’est dit favorable à l’extraction minière - y compris dans les réserves indigènes - dans le très riche sous-sol amazonien.
La déforestation, qui progresse rapidement sous son gouvernement, est jugée par les spécialistes largement responsable de l’avancée des incendies en Amazonie.
M. Bolsonaro a exigé à plusieurs reprises que M. Macron «?se rétracte?» après que celui-ci a évoqué une internationalisation de la préservation de l’Amazonie et estimé que la souveraineté sur l’Amazonie était une question ouverte.
M. Macron avait mis au menu du G7 de Biarritz fin août les incendies en Amazonie et appelé le Brésil à agir, déclenchant une vague de pressions internationales sur Brasilia.
Des milliers d’incendies toujours en cours
L’entrée en action sur le terrain de l’armée brésilienne depuis plus d’une semaine n’a toujours pas fait baisser le nombre d’incendies. Plus de la moitié des 1?284 nouveaux départs de feu enregistrés lundi soir en 24 heures par l’institut INPE dans l’ensemble du Brésil l’ont été en Amazonie, malgré le déploiement de 18 avions et 3?900 hommes.
Les autorités israéliennes ont annoncé mardi l’envoi le soir même d’une délégation de pompiers et d’experts en catastrophes naturelles pour aider le Brésil face aux incendies.
Enfin, après avoir annulé la veille pour raisons médicales sa participation à un sommet régional sur les incendies en Amazonie prévu vendredi en Colombie, M. Bolsonaro a indiqué qu’il assisterait au sommet par téléconférence.
On ignorait si le sommet était toujours prévu à Leticia, une ville située en Amazonie colombienne sur la triple frontière entre la Colombie, le Pérou et le Brésil.
Jair Bolsonaro doit être opéré dimanche à Sao Paulo pour la quatrième fois depuis l’attentat à l’arme blanche qui avait failli lui coûter la vie durant sa campagne électorale le 6 septembre 2018.
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